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    Le cortège léger glisse aux plaines liquides ;
    Une rose lueur teinte le flot changeant ;
    C’est la jeune Amphitrite, en sa conque d’argent,
    Qui passe sur la mer avec ses Néréides.
    L’archipel a surgi vers les lointains limpides…
    Les Tritons font sonner leurs trompes en nageant ;
    Et de leurs bras la nymphe en vain se dégageant,
    Sent ses beaux...

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    STROPHE.

    Emportez le fils de Cybèle
    Sur l'Ida, dans un antre vert ;
    Cachez sa royauté nouvelle
    Dans le sein fécond du désert !
    Dépouillez vite, ô Corybantes,
    La pourpre des robes tombantes,
    Dansez sur un mode effréné !
    Que la terre de sang rougie
    Trompe par une sainte orgie
    Les yeux de l'Olympe étonné !
    Tambours,...

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    À M. Philippe Pelletier.

    Derrière le coteau le soleil a sombré,
    Marquant l’horizon bleu d’un long sillage rose,
    Et le vieux laboureur, revenu de son pré,
    S’est assis, seul, devant sa porte, et s’y repose.

    Il s’y repose, en paix, tourné vers l’infini,
    Contemplant les splendeurs du firmament immense,
    Et remerciant Dieu qui sur...

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    Voilà le soleil qui décline ;
    Le jour s’est déjà retiré
    Du ravin et de la colline ;
    Le grand mont seul reste éclairé.

    L’ombre a noirci la plaine entière,
    Tout le pays d’où je reviens,
    L’étang, le clocher, la chaumière,
    Tout lieu cher dont je me souviens,

    Les nids épars de mes colombes,
    Mes verts sentiers près du ruisseau,
    Le...

  • Le soleil sur les monts s’écroule,
    S’empourpre, et, graduellement,
    Rétrécit son rayonnement,
    Toujours plus se ramasse en boule.

    Sa grande âme presque exhalée,
    De ses derniers soupirs de feu
    Rougit la côte et le milieu
    De la solitaire vallée.

    Et quand il s’éteint, descendu
    Sur un roc lierreux et fendu,
    Taché de noir comme les marbres...

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    C’était sous l’équateur. Dans la vague apaisé
    Le char des jours plongeait ses flamboyants essieux,
    Et la nuit, s’avançant sur la voie embrasée,
    D’ombre et de paix sereine enveloppait les cieux.

    Les étoiles s’ouvraient sous un souffle invisible,
    Et brillaient, fleurs de feu, dans un ciel étouffant.
    L’Océan, dans son lit tiède, immense, paisible,...

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    Si j’ose comparer le déclin de ma vie
    À ton coucher sublime, ô Soleil ! je t’envie.
    Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
    Elle renaît immense avec l’immense azur.
    De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
    Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
    Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
    Le lys que ta ferveur a fait...

  •                             Regarde : plus de feux, plus de bruit. Tout se tait.
                                La lune tout à l'heure à l’horizon montait,
                                Tandis que tu parlais.
                                                            VICTOR HUGO

    Couchez-vous, petit...

  • Éloignez de mes yeux les flamboiements barbares
    Du Rouge, cri de sang que jettent les fanfares.

    Éteignez la splendeur du Jaune, cri de l’or,
    Où le soleil persiste et ressurgit encor.

    Écartez le sourire invincible du Rose,
    Qui jaillit de...