• Aucunes gens ne me finent de dire
    Pour quoy je suis si malencolieuse,
    Et plus chanter ne me voyent ne rire,
    Mais plus simple qu'une religieuse,
    Qui estre sueil si gaye et si joyeuse.
    Mais a bon droit se je ne chante mais:
    Car trop grief dueil est en mon cuer remais.

    Et tant a fait Fortune, Dieu lui mire
    Qu'elle a changié en vie doloreuse
    ...

  •  
    Cependant les demons, dont la rage indomptée
    Void que du grand Clovis l’ame est trop irritée
    Contre ses dieux trompeurs, chimeres des enfers,
    Et que rien ne peut plus l’arrester dans leurs fers ;
    Au camp victorieux, sous differens visages,
    Viennent des plus grands chefs émouvoir les courages :
    Blasment l’amour du roy par des murmures sourds :
    ...

  • Oui, vous pouvez chasser l'humeur apoplectique,
    Rendre le mouvement au corps paralytique,
    Et guérir tous les maux les plus invétérés :
    Mais quand je lis ces vers par votre onde inspirés,
        Il me parait, admirable fontaine,
    Que vous n'eûtes jamais la vertu d'Hippocrène.

  • Certain curé, grand enterreur de morts,
    Au chœur assis récitait le service.
    Certain frater, grand disséqueur de corps,
    Tout vis-à-vis chantait aussi l’office.
    Pour un procès tous deux étant émus,
    De maudissons lardaient leurs oremus.
    Hom ! disait l’un, jamais n’entonnerai-je
    Un requiem sur cet opérateur ?
    Dieu paternel ! dit l’...

  •                               I

    La foule au seuil d’un temple en priant est venue ;
    Mères, enfants, vieillards gémissent réunis ;
    Et l’airain qu’on balance ébranle dans la nue
          Les hauts clochers de Saint-Denis.
    Le sépulcre est troublé dans ses mornes ténèbres.
          La Mort de ces couches funèbres
          Resserre les rangs incomplets.
    ...

  • Je regrette en pleurant les jours mal employez
    A suivre une beauté passagere et muable,
    Sans m'eslever au ciel et laisser memorable
    Maint haut et digne exemple aux esprits devoyez.

    Toi qui dans ton pur sang nos mesfaits as noyez,
    Juge doux, benin pere et sauveur pitoyable,
    Las ! releve, ô Seigneur ! un pecheur miserable,
    Par qui ces vrais soupirs...