• Elle passa, je crois qu’elle m’avait souri.
    C’était une grisette ou bien une houri.
    Je ne sais si l’effet fut moral ou physique,
    Mais son pas en marchant faisait une musique.
    Quoi ! Ton pavé bruyant et fangeux, ô Paris,
    A de ces visions ineffables ! Je pris
    Ses yeux fixés sur moi pour deux étoiles bleues.
    Fraîche et joyeuse enfant ! Moineaux et...

  •  
    Non, si j’en crois mon espérance,
    J'attends un meilleur avenir.
    Je serai malgré la distance
    Près de vous par le souvenir.
    Errant sur un autre rivage,
    De loin je vous suivrai,
    Et sur vous si grondait l’orage,
    Rappelez-moi, je reviendrai.

  • Je ne crois point ce que vous dites :
    Que tant de bien me désiriez,
    Comme à celle, pour qui vous fites
    Ce que pour vous faire devriez.

    Mais quelle plus estimeriez :
    Ou celle qui, d'un coeur tremblant,
    N'ose dire ce que voudriez,
    Ou qui le dit d'un faux semblant ?

    (Rymes XXXI)

  • Si ta vie obscure et charmée
    Coule à l'ombre de quelques fleurs,
    Ame orageuse mais calmée
    Dans ce rêve pur et sans pleurs,
    Sur les biens que le ciel te donne,
    Crois-moi :
    Pour que le sort te les pardonne,
    Tais-toi !

    Mais si l'amour d'une main sûre
    T'a frappée à ne plus guérir,
    Si tu languis de ta blessure
    Jusqu'à souhaiter d'en...

  • Tu crois au marc de café,
    Aux présages, aux grands jeux :
    Moi je ne crois qu'en tes grands yeux.

    Tu crois aux contes de fées,
    Aux jours néfastes, aux songes.
    Moi je ne crois qu'en tes mensonges.

    Tu crois en un vague Dieu,
    En quelque saint spécial,
    En tel Ave contre tel mal.

    Je ne crois qu'aux heures bleues
    Et roses que tu m'...

  • Je crois que tout mon lit de chardons est semé !
    Qu'il est rude et malfait. Hé ! Dieu suis-je si tendre
    Que je n'y puis durer ? je ne fais que m'étendre,
    Et ne sens point venir le Somme accoutumé.

    Il est après mi-nuit, je n'ai pas l'oeil fermé,
    Et mes membres lassés repos ne peuvent prendre.
    Sus Phebus, lève-toi ! ne te fais plus attendre.
    Et de tes...

  • Si tu m'en crois, Baïf, tu changeras Parnasse
    Au palais de Paris, Hélicon au parquet,
    Ton laurier en un sac, et ta lyre au caquet
    De ceux qui, pour serrer, la main n'ont jamais lasse.

    C'est à ce métier-là que les biens on amasse,
    Non à celui des vers, où moins y a d'acquêt
    Qu'au métier d'un bouffon ou celui d'un naquet.
    Fi du plaisir, Baïf, qui...