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    Hic nostri reditus...!
    VIRG. liv. XI.

    J’entends donc de nouveau résonner sur ma tête
    Le pin du Clanbrassil que presse la tempête ;
    Des échos du rocher je reconnais la voix ;
    Je reconnais aussi l’obscurité des bois,
    Et les ondes du fleuve, et l’herbe des rivages.
    Je reconnais encor la forme des nuages ;...

  • Les Alpes frissonnant d’orageuses menaces,
    Ces pics navigateurs, ces croisières de glaces,
    Qui ferment les deux bouts du monde au matelot :
    Les fleuves ombrageux, franchissant au galop
    Le granit escarpé des plus hautes barrières :
    Éparpillant au vent les feux de leurs crinières,
    Et d’un phare homicide éclairant nos cités,
    Le bûcher des volcans contre...

  • Je suis au but ! mes pas ont touché l’Italie.
    Par le feu d’un beau ciel la nature embellie
    Des langueurs du sommeil va tirer mes pinceaux ;
    Mon luth s’élancera vers des accents nouveaux ;
    Oui, je veux, à l’oubli condamnant ma tristesse,
    Retrouver les transports de ma fraîche jeunesse ;
    Mon cœur bat d’avenir, et du besoin des cieux ;
    La gaîté de la vie...

  • Quare tristis est nima mea.

    I gave my harp to sorrow’s hand
    And she has ruled the chords so long
    They will not speak at my command,
    ...

  • Jamais coupe d'opale, où boivent les abeilles,
    Jamais perle d'azur, étoilant nos corbeilles,
    Ou vivant de notre air dans l'air vivant des blés,
    N'ont agi plus longtemps sur mes songes troublés,
    Que ce fantôme noir d'une plante momie,
    Dans son champ souterrain six mille ans endormie.
    Les jeunes soeurs d'hier, opulentes ou non,
    Ont toutes des couleurs,...

  • Il existe un oiseau, dont le pâle plumage,
    Des forêts du tropique étonne la gaieté ;
    Seul sur son arbre en deuil, les pleurs de son ramage
    Font gémir de la nuit le silence attristé.

    Le choeur ailé des airs, loin de lui rendre hommage,
    Insulte, en le fuyant, à sa fatalité ;
    Lui-même se fuirait, en voyant son image
    Poignardé de naissance, il naît...

  • C'était l'heure agréable où le jour qui décline
    Ramène la fraîcheur de la brise marine,
    Où l'on respire en paix : c'était un soir d'été.
    Le soleil semblait fuir avec rapidité,
    Et, prêt à se cacher, le soleil, qui peut-être
    Dans ce funeste jour n'aurait pas dû paraître,
    Éclaira tout à coup d'un rayon solennel
    Le front humilié du jeune criminel.
    Au...