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    Malheur a ceux qui mettent le divin flambeau de la liberté entre
    les mains d’un furieux. Ce flambeau n’éclaire pas, il brûle, il
    réduit en cendres les campagnes et les villes.
    SCHILLER. Traduction de Camille Jordan.

    Qui les a vus franchir la puissante limite ?
    Comment de nos soldats ont-ils vaincu l’élite,
    Ces nombreux...

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    J’ai vu Coigny, Bellone, et la victoire ;
    Ma foible voix n’a pu chanter la gloire :
    J’ai vu la cour ; j’ai passé mon printemps
    Muet aux pieds des idoles du temps :
    J’ai vu Bacchus, sans chanter son délire :
    Du dieu d’Issé j’ai dédaigné l’empire :
    J’ai vu Plutus ; j’ai méprisé sa cour :
    J’ai vu Daphné ; je vais chanter l’amour.

    Toi seul,...

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    Des dons du ciel le plus cher à nos yeux
    Est ce rayon de l’essence des dieux,
    Cet ascendant, ce charme inexprimable,
    Ce trait divin par qui l’homme est aimable,
    Ce don de plaire enfin plus souhaité
    Que n’est l’esprit, plus sûr que la beauté.
    Sur tous nos traits il imprime ses traces ;
    Il donne à tout le coloris des graces,
    Séduit sans art...

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    Vénus, ô toi, déesse d’Epicure,
    Ame de tout, qui remplis la nature,
    Qui, mariant tant d’atomes divers,
    D’un nœud durable enchaînes l’univers ;
    C’est toi qui vis dans tout ce qui respire :
    Mais c’est dans l’homme où siège ton empire.
    Tu descendis au terrestre séjour
    Pour l’animer du sympathique amour.
    Il est des sens émanés de ta flamme,...

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    Oui, les riches aspects et des champs et de l’onde
    D’intéressans tableaux sont la source féconde :
    Oui, toujours je revois avec un plaisir pur
    Dans l’azur de ces lacs briller ce ciel d’azur,
    Ces fleuves s’épancher en nappes transparentes,
    Ces gazons serpenter le long des eaux errantes,
    Se noircir ces forêts et jaunir les moissons,
    En de rians...

  • Comme un fils qui n’a vu s’écouler qu’un petit nombre de
    printemps, s’il veut fêter son père, vieillard à la chevelure argentée,
    et tout entouré des bonnes actions de sa vie, s’apprête à lui
    exprimer combien il l’aime avec un langage de feu ;

    Il se lève précipitamment au milieu de la nuit ; son âme est
    brûlante : il vole sur les ailes du matin, arrive...

  • Pour jamais l'an vient de s'écouler,
    Amis, c'est un mal sans remède,
    Et bien loin de nous en désoler,
    Ne songeons qu'à l'an qui succède ;
    Oui, livrons-nous, pour rajeunir.
    Aux transports d'une gaîté folle ;
    Et ne pouvant fixer le temps qui vole,
    Tâchons de fixer le plaisir.

    Si l'objet dont nous sommes épris
    Devait toujours rester le même,...

  • Refrain :

    À table, citoyens,
    Videz tous les flacons,
    Buvez, mangez, qu'un vin bien pur
    Humecte vos poumons !

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    Allons enfants de la Courtille,
    Le jour de boire est arrivé,
    C'est pour nous que le boudin grille,
    C'est pour nous qu'on l'a conservé (bis)
    Ne vois-tu pas dans la cuisine
    Rôtir des Dindons et Gigots!
    Ma foi...

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    La joie a ses plaisirs ; mais la mélancolie,
    Amante du silence et dans soi recueillie,
    Dédaigne tous ces jeux, tout ce bruyant bonheur
    Ou s’étourdit l’esprit, où se glace le cœur.
    L’homme sensible et tendre à la vive allégresse
    Préfère la langueur d’une douce tristesse.
    Il la demande aux arts : suivons-le dans ces lieux
    Que la peinture orna de...

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    C’était quand le printemps a reverdi les prés.
    La fille de Lycus, vierge aux cheveux dorés,
    Sous les monts Achéens, non loin de Cérynée,
    . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .
    Errait à l’ombre, aux bords du faible et pur Crathis,
    Car les eaux du Crathis, sous des berceaux de frêne,
    Entouraient de Lycus le fertile domaine....