Mystérieux déserts, dont les larges collines
Sont les os des cités dont le nom a péri ;
Vastes blocs qu’a roulés le torrent des ruines ;
Immense lit d’un peuple où la vague a tari ;
Temples qui, pour porter vos fondements de marbre,
Avez déraciné les grands...
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Fontaine au bleu miroir, quand sur ton vert rivage
La rêveuse Lilla dans l’ombre vient s’asseoir,
Et sur tes flots penchée y jette son image,
Comme au golfe immobile une étoile du soir,
D’un mobile frisson tes flots dormants se plissent,
On n’en voit plus...
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Le livre de la vie est le livre suprême
Qu’on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ;
Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même :
On voudrait revenir à la page où l’on aime,
Et la page où l’on meurt est déjà...
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MOI
Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
Sur ce vieux lit des jours par l’ennui retourné,
Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
Impatient de naître et pleurant d’être né ?
La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de...
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Oui, je le crois quand je t'écoute,
L'harmonie est l'âme des deux !
Et ces mondes flottants où s'élancent nos yeux
Sont suspendus sans chaîne à leur brillante voûte,
Réglés dans leur mesure et guidés dans leur route
Par des accords...
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Toi que j'ai recueilli sur sa bouche expirante Avec son dernier souffle et son dernier adieu, Symbole deux fois saint, don d'une main mourante, Image de mon Dieu !
Que de pleurs ont coulé sur tes pieds, que j'adore, Depuis l'heure sacrée où, du sein d'un martyr,...
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Un de ses bras fléchit sous son cou qui le presse, L'autre sur son beau front retombe avec mollesse, Et le couvre à demi : Telle, pour sommeiller, la blanche tourterelle Courbe son cou d'albâtre et ramène son aile Sur son oeil endormi !
Le doux gémissement de...
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Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire, Descend avec lenteur de son char de victoire. Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux Conserve en sillons d'or sa trace dans les cieux, Et d'un reflet de pourpre inonde l'étendue. Comme une lampe d'or, dans l'azur...
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Voilà les feuilles sans sève Qui tombent sur le gazon, Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans le vallon, Voilà l'errante hirondelle . Qui rase du bout de l'aile : L'eau dormante des marais, Voilà l'enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le...
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Jéhova de la terre a consacré les cimes ; Elles sont de ses pas le divin marchepied, C'est là qu'environné de ses foudres sublimes Il vole, il descend, il s'assied.
Sina, l'Olympe même, en conservent la trace ; L'Oreb, en tressaillant, s'inclina sous ses pas ;...
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