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    Ainsi ces deux époux, seuls, possesseurs d’un monde,
    Suivaient jour après jour leur route vagabonde,
    Avaient devant leurs pas l’univers tout entier,
    Et, sans but que l’amour, s’y traçaient leur sentier.
    Ils semblaient seulement dans leur marche pressée
    De leurs premiers tyrans vouloir fuir la pensée,
    Et, cherchant par instinct les plus tièdes climats...

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    Édouard n'était plus : sa volonté suprême
    À la jeune Suffolk léguait le diadême ;
    Mais la sœur d'Edouard, en faveur de ses droits,
    Arme les bataillons de la sombre Tamise :
    Tout fléchit devant elle, et dans Londres soumise
    Ses mains ont ressaisi l'héritage des rois.
    Ô fortune ! ô revers ! Ophélie étonnée
    N'ose s'abandonner à de justes douleurs...

  • Pour M.L.C.D.C.

    Vous demandez, Iris, ce que je fais :
    Je pense à vous, je m'épuise en souhaits.
    Etre privé de les dire moi-même,
    Aimer beaucoup, ne point voir ce que j'aime,
    Craindre toujours quelque nouveau rival,
    Voilà mon sort. Est-il tourment égal ?
    Un amant libre a le Ciel moins contraire :
    Il peut vous rendre un soin qui vous peut plaire...