• Away with your fictions of flimsy romance,
         Those tissues of falsehood which Folly has wove;
    Give me the mild beam of the soul-breathing glance,
         Or the rapture which dwells on the first kiss of love.

    Ye rhymers, whose bosoms with fantasy glow,
         Whose pastoral passions are made for the grove;
    From what blest inspiration your sonnets would flow,...

  • Oh ! rappelez, mon frère, et qu’il vienne à ma voix,
                 Comme il venait naguère :
    Je ne puis jouer seul, sans l’ami de mon choix,
              Où donc est-il allé, mon frère ?

    L’été nous rend enfin ses abeilles, ses fleurs ;
                 Le papillon volage
    Aux rayons du soleil étale ses couleurs,...

  • L’aulne et le noisetier

    Ont seuls des fleurs en février ;
    Elles naissent dans l’infortune
    Des jours brouillés et dissolvants :
    Leurs grappes jaunes et falotes
    Ballottent
    Une à une,

    Aux quatre vents.

    Le long des rameaux nus et gris

    Et de la haie...

  •  
    Au sein du Sahara, ― la mer sinistre et dure
    Dont l’onde illimitée est du sable brûlant, ―
    Sous l’implacable ardeur d’un soleil aveuglant,
    Se profile parfois une île de verdure.

    C’est l’oasis avec ses aspects enchanteurs,
    Où figuiers et dattiers confondent leurs ramures,
    Où des sources d’eau vive unissent leurs murmures
    Aux concerts incessants...

  •  
    En ce temps-là, je me rappelle
    Que je ne pouvais concevoir
    Pourquoi, se pouvant faire belle,
    Ma mère était toujours en noir.

    Quand s’ouvrait le bahut plein d’ombre,
    J’éprouvais un vague souci
    De voir près d’une robe sombre
    Pendre un long voile sombre aussi.

    Le linge, radieux naguère,
    D’un feston noir était ourlé :
    Tout ce qu...

  • Un Dijonnais jadis fut pape,
    Dont le nom, pour l’instant m’échappe.
    Alors, dans le monde chrétien,
    Pour devenir chef de l’Église,
    Pas besoin — sans que j’en médise —
    D’être prélat Italien.

    À peine ce pape… barbare
    Eut-il ceint la triple tiare,
    Qu’une manière de croquant,
    En sa magnifique innocence,
    Vint demander une audience
    À...

  •  

    Hier j’étais à table avec ma chère belle,
    Ses deux pieds sur les miens, assis en face d’elle,
    Dans sa petite chambre ; ainsi que dans leur nid
    Deux ramiers bienheureux que le bon Dieu bénit.
    C’était un bruit charmant de verres, de fourchettes,
    Comme des becs d’oiseaux, picotant les assiettes ;
    De sonores baisers et de propos joyeux.
    L’enfant,...

  •  

    Italie, Italie, ô terre où toutes choses
    Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
    Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses
    Des sorbets à la neige et des ballets divins !

    Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
    Voici qu’on pense à toi, car voici venir mai,
    Et nous ne verrons plus les redingotes longues
    Où tout...

  • Tandis qu’à leurs œuvres perverses
    Les hommes courent haletants,
    Mars qui rit, malgré les averses,
    Prépare en secret le printemps.

    Pour les petites pâquerettes,
    Sournoisement, lorsque tout dort,
    Il repasse des collerettes
    Et cisèle des boutons d’or.

    Dans le verger et dans la vigne,
    Il s’en va, furtif perruquier,
    Avec une houppe de...

  •  
    À cet âge où, des sens brisant la verte écorce,
    La fleur de l’âme éclate et brille dans sa force,
    Où tout prend une voix et, d’un accent vainqueur.
    Parlant hier aux yeux frappe aujourd’hui le cœur,
    Écolier, dans les bois il marchait plein de rêves.
    Respirant le soleil et le parfum des sèves,
    Il oubliait son livre entre ses mains ouvert,
    Et...