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    Puisqu’un irrésistible appeau
    Attire à toi toute mon âme,
    Et que toute ma chair proclame
    Le magnétisme de ta peau :
    Irrite, mais sans le proscrire,
    Le désir qui me ronge, et puis
    Viens emparadiser mes nuits,
    Ensorceleuse au froid sourire.

    Aux bruits mouillés, tendres et fous
    De nos baisers démoniaques,
    Comme deux serpents...

  • Circé pâle et farouche, à vous, magicienne,
    A vous mon âme, à vous mes chansons, car toujours,
    Ravivant le foyer de ma douleur ancienne,
    Vous creusez sous mes pas un abîme où je cours.

    J’y cours avec bonheur, car sur vos noirs rivages
    Les rosiers idéals se mêlent aux cyprès,
    Préparez sans remords les funestes breuvages,
    Et donnez-moi vos mains...

  • Sur un rocher désert, l’effroi de la nature,
    Dont l’aride sommet semble toucher les cieux,
    Circé, pâle, interdite, et la mort dans les yeux,
          Pleurait sa funeste aventure.
          Là, ses yeux errants sur les flots,
    D’Ulysse fugitif semblaient suivre la trace.
    Elle croit voir encor son volage héros ;
    Et, cette illusion soulageant sa disgrâce,...

  • ... Mais je prendrais mon cour meurtri, mon coeur qui saigne
    Et je l'enfilerais, pareil à ceux qu'on voit
    Galamment transpercés et peints sur une enseigne,
    Avec ces mots : - Ici l'on mange, ici l'on boit !

    J'en ferais un hochet bien ciselé pour celle
    Dont la superbe épaule a le balancement,
    Sous l'ardeur des cheveux où la flamme ruisselle,
    Du...

  • Douce comme un rayon de lune, un son de lyre,
    Pour dompter les plus forts, elle n'a qu'à sourire.
    Les magiques lueurs de ses yeux caressants
    Versent l'ardente extase à tout ce qui respire.

    Les grands ours, les lions fauves et rugissants
    Lèchent ses pieds d'ivoire ; un nuage d'encens
    L'enveloppe ; elle chante, elle enchaîne, elle attire,
    La Volupté...