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        J’ai mon sérail comme un prince d’Asie,
        Riche en beautés pour un immense amour ;
        Je leur souris selon ma fantaisie :
    J’aime éternellement la dernière choisie,
            Et je les choisis tour à tour.

        Ce ne sont pas...

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    Je ne dois plus la voir jamais,
    Mais je vais voir souvent sa mère ;
    C’est ma joie, et c’est la dernière,
    De respirer où je l’aimais.

    Je goûte un peu de sa présence
    Dans l’air que sa voix ébranla ;
    Il me semble que parler là,...

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    Qui peut dire : Mes yeux ont oublié l’aurore ?
    Qui peut dire : C’est fait de mon premier amour ?
    Quel vieillard le dira si son cœur bat encore,
    S’il entend, s’il respire et voit encor le jour ?

    Est-ce qu’au fond des yeux ne reste pas l’...

  • Ces vers que toi seule aurais lus,
    L’œil des indifférents les tente ;
    Sans gagner un ami de plus
    J’ai donc trahi ma confidente.

    Enfant, je t’ai dit qui j’aimais,
    Tu sais le nom de la première ;
    Sa grâce ne mourra jamais
    Dans...

  • Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
    L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,
    Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
    Voyez, la grande soeur et la petite soeur
    Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
    Un bouquet d'oeillets blancs aux longues tiges frêles,
    Dans une urne de marbre agité par le vent,
    Se penche, et les regarde,...

  • Qui peut vous oublier, blondes filles du Nord,
    Au teint pâle, aux yeux bleus, si pures et si belles
    Qu'il nous semble toujours qu'aux voûtes éternelles
    Comme des séraphins, vous allez prendre essor !

    De vos yeux abrités sous vos longs cheveux d'or,
    Parfois, à votre insu, sortent des étincelles.
    C'est que le feu caché qui couve en vos prunelles
    N'a...

  • " Or y pensez, belle Gautière
    Qui écolière souliez être,
    Et vous, Blanche la Savetière,
    Or est-il temps de vous connaître :
    Prenez à dêtre ou à senêtre ;
    N'épargnez homme, je vous prie ;
    Car vieilles n'ont ne cours ne être,
    Ne que monnoie qu'on décrie.

    " Et vous, la gente Saucissière
    Qui de danser êtes adêtre,
    Guillemette la Tapissière,...

  • Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles
    Qui ont le diable au corps, ou le semblent avoir,
    D'une horrible façon corps et tête mouvoir,
    Et faire ce qu'on dit de ces vieilles Sibylles :

    Quand je vois les plus forts se retrouver débiles,
    Voulant forcer en vain leur forcené pouvoir :
    Et quand même j'y vois perdre tout leur savoir
    Ceux qui...

  • Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire,
    Comme vous qui vivez libres de passion :
    Si vous ne savez donc notre occupation,
    Ces dix vers en suivant vous la feront notoire :

    Suivre son cardinal au Pape, au Consistoire,
    En Capelle, en Visite, en Congrégation,
    Et pour l'honneur d'un prince ou d'une nation
    De quelque ambassadeur accompagner la gloire :...