• Ma France, quand on a nourri son coeur latin
    Du lait de votre Gaule,
    Quand on a pris sa vie en vous, comme le thym,
    La fougère et le saule,

    Quand on a bien aimé vos forêts et vos eaux,
    L'odeur de vos feuillages,
    La couleur de vos jours, le chant de vos oiseaux,
    Dès l'aube de son âge,

    Quand amoureux du goût de vos bonnes saisons
    ...

  • La guitare amoureuse et l'ardente chanson
    Pleurent de volupté, de langueur et de force
    Sous l'arbre où le soleil dore l'herbe et l'écorce,
    Et devant le mur bas et chaud de la maison.

    Semblables à des fleurs qui tremblent sur leur tige,
    Les désirs ondoyants se balancent au vent,
    Et l'âme qui s'en vient soupirant et rêvant
    Se sent mourir d'espoir, d...

  • Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles,
    Vous êtes un jardin où les quatre saisons
    Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles
    Et des pommes de pin, dansent sur le gazon...
    - Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
    Vous êtes le coteau qui regarde la mer,
    Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive,
    La cigale collée au brin de...

  • Déjà la vie ardente incline vers le soir,
    Respire ta jeunesse,
    Le temps est court qui va de la vigne au pressoir,
    De l'aube au jour qui baisse.

    Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour,
    Aux mouvements de l'onde,
    Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour,
    C'est la chose profonde ;

    Combien s'en sont allés de tous les coeurs...

  • La brume s'échevèle au détour des allées,
    Un souvenir épars s'attarde et se recueille,
    Il flotte une douceur de choses en allées
    Un songe glisse en nous, comme un pas sur les feuilles.

    Les jardins de Novembre accueillent vos amours,
    Ô jeunesse pensive, Ô saison dissolvante,
    Les grands jardins mélancoliques et qui sentent
    La fin, la pluie - odeurs...

  • Trésors des nuits et vous dons éclatants du jour,
    Qui m'avez, ombre molle ou trop vivace flamme,
    De tendresse ou d'orgueil dilaté tour à tour,
    Ainsi donc je vous ai tenus en ma pauvre âme

    J'ai senti sous ma peau se couler chaudement
    La sève de mes jours et l'été de ma vie,
    J'ai compté la douceur de chaque battement,
    Et de vivre ma chair fut sans...

  • (I)

    La nuit s'est refermée
    Comme un calice obscur
    Sur la pulpe dorée
    Et tiède de la chambre.

    La lampe se consume
    Sous un arc de silence
    Et je ne sais plus rien
    Sinon que je suis seul,

    Mordu par un désir
    Qui se mêle aux rumeurs
    Du jardin frissonnant
    Sous l'averse nocturne.

    Un nom - hier ignoré...

  • Calme des nuits sur l'Océan
    Étoiles et feux du navire,
    Et l'éternel balancement
    Des houles et de mon désir.

    Qui donc es-tu, maîtresse amère,
    Ô volupté de l'abandon ?
    Le coeur nourri de tes poisons
    N'atteindra jamais sa chimère.

    Penché sur ton changeant visage
    Où se reflètent tour à tour
    La fuite éperdue du voyage
    Et le...

  • Le rythme séducteur nous appelle ; venez
    Lui répondre en mes bras, jeune fille inconnue.
    Valsons légèrement de tous côtés cernés,
    Et qu'en nous la clameur des besoins s'atténue.

    Pendant que nous serons ensemble, je ne veux
    Ni sonder vos secrets, ni dévoiler mon âme,
    Mais simplement pencher mon front sur vos cheveux,
    Tourner dans un remous de lumière...

  • Hanté de souvenirs, l'âme pleine d'images,
    Je viens à ta beauté, seul, en pèlerinage,
    Pays qui me fus bon.
    De gradin en gradin, de pensée en pensée
    J'ai gravi le sommet de l'arête dressée
    Sur ton vaste horizon.

    Et te voici, baignant dans l'or fauve d'octobre,
    Pays de mon souhait, vallée aux lignes sobres
    Où dort le fleuve bleu.
    Voici les...