• Les mouettes s’en vont vers la mer, vers le Nord,
    Affermissant leur vol pour la lutte et l’effort.
    L’air du large frissonne et souffle dans leurs ailes…

    Les mouettes s’en vont vers la mer, vers le Nord…

    L’air du large frissonne et souffle dans...

  • Zénith
    ZénithTous ces regrets
    Zénith Tous ces regretsCes jardins sans limite
    Où le crapaud module un tendre cri d’azur
    La biche du silence éperdu passe vite
    Un rossignol...

  • VERS LES FLEURS

    Laissez-moi m’en aller vers les fleurs, mes amies,
    En ce calme jardin où s’enclôt leur clarté :
    La lune est déjà haute et luit au ciel d’été
    Et l’étang dort, près des fontaines endormies.

    Je suis las de marcher par le soir oppresseur ;
    J’ai besoin de sentir ce qui est pur sur terre
    ...

  • Vésale

    À Paul Heger.

    À qui vous regardait baller, de large en long,
    Baller au vent, sur la montagne des Sablons,
    À qui, de loin, vous regardait,...

  • Dans le mystique soir d’avril, j’ai triomphé.
    J’ai crié d’une voix de victoire : Elle est morte,
    Et le tombeau sur Elle a refermé sa porte.
    La nuit garde l’écho de son râle étouffé.
    — Quel sourire de paix sur tes lèvres muettes,
    ...

  •  
    Poème lu par l’auteur devant la statue de Montcalm, à
    Québec, le 16 octobre 1911.

    Tout près d’ici, tout près du sol que nous foulons,
    Altier comme Québec debout sur sa falaise,
    Plein du feu des Klébers et des Timoléons,
    En voulant rallier ses fougueux bataillons,
    Montcalm tomba, frappé par une balle anglaise.

    Montcalm tomba,...

  • Les villages, l’hiver, vivent à l’étouffée.

    Dans les enclos boueux et les pacages gras,
    Autour des vieux fumiers que la fourche échafaude,
    Les litières jaunes et chaudes
    Se renversent par tas ;
    Sitôt que s’entr’ouvre une porte,
    S’échappe, des fournils malsains,
    La molle et fade odeur des brassins
    Que vers l’...

  • LA VIE ARDENTE

    Mon cœur, je l’ai rempli du beau tumulte humain.
    Tout ce qui fut vivant et haletant sur terre,
    Folle audace, volonté sourde, ardeur austère
    Et la révolte d’hier et l’ordre de demain
    N’ont point pour les juger refroidi ma pensée.
    Sombres charbons, j’ai fait de vous un grand feu d’or
    N’...

  • VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

  •  

    Sur le métier des jours systématiques

    Les servantes, Normes antiques,
    Tissent le mal, tissent le bien,
    Dont est faite la vie égale et mince
    De la province.
    Autant de fils, autant de liens !
    Et la navette ardente et rude
    Allant, venant,
    Trame l’imperméable vêtement

    Des habitudes.

    ...