SONNETS
M USULMANES
A Camille do Sathie-Croix.
Vous cachez vos cheveux, la toison impudique.
Vous cachez vos souroils, ces moustaches des yeux.
Et vous cachez vos yeux, ces globes soucieux,
Miroirs pieins d’ombre oil reste une image sadique;
L’oreiile ourle ainsi qu’un goufire, la mimique
Des h}vres, leur blessure tcarlate, les creux
De la...
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L’histoire que voici me vient de ma grand’mère.
Brasparts n’est pas en soi paroisse très austère
Et le bon Guyader raconte qu’autrefois
Ripailles et festins y furent ceux de rois.
Le rire truculent et la farce anodine
S’exhalaient, m’a-t-on dit, d’une très riche mine.
Argent au Huelgoat, mais or rouge à Brasparts,
Chacun (en ses bons mots) y passait... -
Le Soleil se leva, ce matin-là, si terne,
Que l’on eût dit un « bren » au fond d’une citerne.
Ce n’était pas, comme on peut croire, au ciel brouillé,
Un soleil qui n’est point encor débarbouillé
Des brumes de la nuit, ni, non plus, une éclipse…
Les savants qui déchiffreraient l’Apocalypse,
En auraient informé depuis longtemps. Oh ! non,
Ce qu’on voyait... -
Il se sera perdu le navire archaïque
Aux mers où baigneront mes rêves éperdus ;
Et ses immenses mâts se seront confondus
Dans les brouillards d’un ciel de bible et de cantiques.Un air jouera, mais non d’antique bucolique,
Mystérieusement parmi les arbres nus ;
Et le navire saint n’aura jamais vendu
La très rare denrée aux pays...
Pris en remuements dans les glaces, dans l’accalmie des mers dorment
Les squelettes muets des navires morts.
Le vent à vol rapide qui toucha leurs voiles
Et, en effroi, s’est enfui ! bondit aux cieux —
Bondit ! et n’ose pas de son haleine battre la terre,
Pour n’avoir vu partout que la pâleur, le gel, et la mort !…
Comme des sarcophages, les glaces à...
Ainsi que des aiglons, penchés sur l’onde amère,
Frémissent de plaisir en croyant voir leur mère
Dans une aile qui rase un grand flot argenté,
Dés que sur nos eaux point une voile française,
Nous sentons, commandant, nos cœurs tressaillir d’aise,
Nous sentons un frisson d’amour et de fierté.Oh ! c’est qu’à cet instant notre avide prunelle
...Nevermore ! Ce mot, que Verlaine a tracé
Au fronton d’un poème amoureux, plein de charmes,
Où sa muse plaintive évoquait le passé,
Ce mot exotique est comme mouillé de larmes,Nevermore ! Jamais plus je n’irai bondir,
Enfant échevelé, dans le pré qui verdoie ;
Jamais plus je n’irai jouer et m’ébaudir
Avec des compagnons...
Ainsi qu’un blanc troupeau qui marche au sacrifice,
Les grands flots moutonneux vont vers le précipice,
Et, comme subissant la fascination
Du monstre à l’écumeuse et fauve torsion,
L’immense nappe d’eau bouillonnante et rapide
S’arrondit brusquement et bondit dans le vide.Quelle chute ! quel bruit ! quel engloutissement !
Toute l’horreur du...Un long bras timbré d'or glisse du haut des arbres
Et commence à descendre et tinte dans les branches.
Les feuilles et les fleurs se pressent et s'entendent.
J'ai vu l'orvet glisser dans la douceur du soir.
Diane sur l'étang se penche et met son masque.
Un soulier de satin court dans la clairière
Comme un rappel de ciel qui rejoint l'...Oh ! les durs, durs pavés
Pour les petits pieds nus
Des enfants perdus,
Des enfants trouvés !Oh ! pour les non-repus,
Et pour les sans-logis,
...