En la Forest a mainte chose.
En la Forest on se repose.
En la Forest faict beau chasser,
Beau Chanter, beau le temps passer,
Beau composer en Ryme et prose.
Toutz motz joyeux on y propose.
On y Rid, on Raille, on Marmose,
Et s'il pleut on vient s'adresser
En la Forest.
Maint connyn y est en sa crose,
Et maint Ruysseau qui l'...
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Le temps est changé grandement
Si chacun bien y considère
Et nul ne sait plus bonnement
Comme il se pourra contrefaire ;
On ne vit oncq telle misère ;
(Dieu nous veuille de pis garder !)
Car nul n'est qui craigne à méfaire
Contre Dieu ni ses père et mère
Chacun veut chacun gourmander.
On n'estime plus maintenant
Un homme, eût-il... -
La personne a grand arrogance,
Ou est de sotise pourveue,
Qui ne donne à qui la salue
Ung seul Dieu gard en recompense.
De luy faire la reverence
Luy semble qu'est par trop tenue
La personne.
D'aultres (sans nulle cognoissance)
Ont la bouche si fort cousue
Qu'ung grand mercys n'en prend yssue,
Pour rien qu'ayt faict à leur... -
Pour dormir et boire et manger,
Prendre,ébat et me soulager, je ne crains homme de ma taille
A qui ne présente bataille,
Fût-il aussi vaillant qu'
Ogier.
Il n'est que moi pour engorger
Pain, vin, viande et puis chercher
Quelque étable fourni de paille
Pour dormir.
Je ne vaux rien à me charger
De souci, ni pour ménager
... -
- Bon jour, bon an et bonne étrenne
Et dieu gard' de mal mes mignons.
D'où venez-vous ? qui vous amène ?
- Bon jour, bon an et bonne étrenne,
Nous venons de la verte plaine,
De dire motets et chansons.
- Bon jour, bon an et bonne étrenne
Et Dieu gard' de mal mes mignons. -
Il n'est que l'ombre de la treille
Pour se rafraîchir plaisamment
Et n'y a ombre sa pareille
Ni qui tienne plus fraîchement,
Et si est saine grandement.
Puis troncs, branches, fruits et la feuille
(Mais qu'en leur saison on les cueille),
Tout est à l'homme secourable,
Et (qui est plus grande merveille)
Leur liqueur est très profitable. -
Le temps n'est plus tel comme il soulait être
Loyale amour ne règne qu'en écus,
Foi est malade, on sert le dieu
Bacchus Et les brebis font plusieurs moutons paître.
L'église a mis la tête hors du chevêtre,
Vérité dort, faveur tient droit reclus,
Justice est morte et ne s'en parle plus,
Et charité ne vient point comparaître.
Tous les... -
Névralgie
I
Jusques à mon chevet me poursuit mon idée
Fixe : toutes les nuits j'en ai l'âme obsédée.
Pour noyer au sommeil ce démon flétrissant,
Des sucs de l'opium le charme est impuissant.
Au seuil de mon oreille, une voix sourde et basse
Comme l'essoufflement d'un homme qui trépasse
Murmure : Pauvre fou ! sois d'airain désormais.... -
Rodomontade
Il était appuyé contre l'arche massive
De ce vieux pont romain, dont la base lascive
S'use aux attouchements des flots :
L'astre des nuits lustrait son visage Dantesque,
Et le Nord dérangeait son manteau gigantesque
Avec de sauvages sanglots.
À voir son crâne ardu, sa fauve chevelure,
De son cou léonin la musculeuse allure,... -
Dandysme
I
C'est l'heure symphonique où, parmi les ramures,
Roulent du rossignol les tendres fioritures ;
L'heure voluptueuse où le coeur des amants,
Au seuil du rendez-vous, double ses battements.
Des murmures du soir les merveilles suaves
D'un mol enivrement chargent les sens esclaves.
L'atmosphère est sans brume, et, dans ses...