• Au seul souci de voyager
    Outre une Inde splendide et trouble
    — Ce salut soit le messager
    Du temps, cap que ta poupe double

    Comme sur quelque vergue bas
    Plongeante avec la caravelle
    Ecumait toujours en ébats
    Un oiseau d’annonce nouvelle

    Qui criait monotonement
    Sans que la barre ne varie
    Un inutile gisement
    Nuit, désespoir et...

  • Ils vont pieds nus le plus souvent. L’hiver
    Met à leurs doigts des mitaines d’onglée.
    Le soir, hélas ! ils soupent du grand air,
    Et sur leur front la bise échevelée
    Gronde, pareille au bruit d’une mêlée,
    A peine un peu leur sort est adouci
    Quand avril fait la terre consolée :
    Ayez pitié des Enfants sans souci.

    Ils n’ont sur eux que le manteau du...

  • L’homme est, dans ses écarts, un étrange problème.
    Qui de nous en tout temps est fidèle à soi-même ?
    Le commun caractère est de n’en point avoir :
    Le matin incrédule, on est dévot le soir.
    Tel s’élève et s’abaisse au gré de l’atmosphère,
    Le liquide métal balancé sous le verre.
    L’homme est bien variable ; et ces malheureux rois,
    Dont on dit tant de mal...

  • Au seul souci de voyager
    Outre une Inde splendide et trouble
    - Ce salut soit le messager
    Du temps, cap que ta poupe double

    Comme sur quelque vergue bas
    Plongeante avec la caravelle
    Ecumait toujours en ébats
    Un oiseau d'annonce nouvelle
    Qui criait monotonement
    Sans que la barre ne varie
    Un inutile gisement
    Nuit, désespoir et pierrerie...

  • De fureur, de souci, mon âme tourmentée
    Sous votre cruauté, désire contre un fer,
    Caché dedans mon coeur, trébucher en l'enfer,
    Pour s'aller rafraîchir en l'onde Achérontée :

    Mais lors que de tel soin je la sens agitée,
    Voulant dedans mon sang teindre un mortel acier,
    Vos yeux tiennent ma main, et me font désirer
    La vie que j'en ai heureusement...

  • Voici le rendez-vous des Enfants sans souci,
    Que pour me divertir quelquefois je fréquente.
    Le maître a bien raison de se nommer La Plante
    Car il gagne son bien par une plante aussi.

    Vous y voyez Bilot, pâle morne et transi,
    Vomir par les naseaux une vapeur errante ;
    Vous y voyez Sallard chatouiller la servante
    Qui rit du bout du nez en portrait...