• L'ENFAT

                      A Francis Jammes.

    Sollozante y medroso, vuelve al fin a su nido,
    llorando como un niño, mi pobre Corazón.
    -¡Vienes lleno de sangre, Corazón! ¿Te han herido?
    ¿Qué ojos te hicieron daño, mi pobre Corazón?

    Con una herida has vuelto...

  •  
    Je suis né, vers soixante, au square Chaboillez,
    Et j’étais le plus vieux de cinq enfants choyés
    Par une mère aussi vertueuse que belle,
    Dont je crois voir toujours rayonner la prunelle.
    Mon père ― aucun ne fut plus brave que le mien ―
    Mon père était, messieurs, un mécanicien
    Et servait le Grand-Tronc.

                                       Le...

  • Çûrya fait resplendir et fumer les rivages.
    Avec les jeunes paons et les chèvres sauvages,
    Se joue au bord de l’eau Kriçhna, l’enfant divin.

    Là-bas, roulant son ombre aux pentes du ravin,
    Dans une brume vague où l’aspect se déforme,
    L’escarpement confus d’une montagne énorme
    Porte le Bhandîra qui semble une forêt ;
    Et le mont si hautain se dresse qu’...

  • Oh ! si tu pouvais, comme la sirène,
    Emporter mon cœur dans le fond des eaux,
    Dans un clair palais, où tu serais reine,
    Dans un palais clair tout rempli d’oiseaux,

    Où près des bassins faits de porcelaine,
    Pleins de nénuphars et de longs roseaux,
    Je m’endormirais en ta chère haleine,
    Sentant sur mon cœur la fraîcheur des eaux.

    Oh ! si tu pouvais...

  • Cette nuit-là, le vent, par tonnantes saccades,
    D’un bout à l’autre bout de l’horizon roulait,
    Et les nuages bas s’effondraient en cascades.

    Nuit lugubre. Parfois un éclair violet,
    Bref comme un coup de fouet, cinglait les vastes ombres :
    Alors le long Volga, fugace, étincelait ;

    Car c’était dans les bois & dans les steppes sombres
    Où Blèda,...

  •  
    Nos ancêtres, sortis de la vieille Armorique,
    Après un siècle entier d’une lutte homérique,
    Aux plaines d’Abraham succombèrent enfin,
    Écrasés par le nombre et vaincus par la faim,
    Louis quinze étant sourd aux longs cris de souffrance
    Qui s’élevaient des bords de la Nouvelle-France.
    Et nous fûmes conquis. Que dis-je ? les vainqueurs
    Eurent notre...

  • Enfant, pâle embryon, toi qui dors dans les eaux
    Comme un petit dieu mort dans un cercueil de verre.
    Tu goûtes maintenant l'existence légère
    Du poisson qui somnole au-dessous des roseaux.

    Tu vis comme la plante, et ton inconscience
    Est un lis entr'ouvert qui n'a que sa candeur
    Et qui ne sait pas même à quelle profondeur
    Dans le sein de la terre il...