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    À M. F. Barrière.

    LE FILS.

    Mère, te souvient-il que nos vieux sapins verts
    Berçaient au vent du nord leurs grands festons de neige
    Quand mon père est parti (voilà bien des hivers !)
    Pour les pays lointains ? Bientôt l’embrasse rai- je ?

    LA MÈRE.

    Je l’ignore, mon fils.

    LE FILS.

    ...
  • Il est de tristes fleurs qui fleurissent fanées,
    Aux crevasses des murs, sur les tours ruinées ;
    Le soleil les accable, et le vent orageux
    Les déchire, cruel comme nous dans ses jeux.
    On les voit cependant, qui se pressent d’éclore,
    Comme si dans leur sein devait pleurer l’aurore ;
    Comme si la bergère, en l’effeuillant, un jour,
    Y devait consulter l’...

  • (Légende du Moyen Age)

    Le beau chevalier était à la guerre...
    Le beau chevalier avait dit adieu
    A sa dame aimée, Anne de Beaucaire
    Aux yeux plus profonds que le grand ciel bleu.

    Le beau chevalier, à genoux près d'elle,
    Avait soupiré, lui baisant la main :
    " Je suis tout à vous ! soyez-moi fidèle ;
    A bientôt !... je vais me mettre en chemin...

  • Tout au rebours (dont convient que languisse)
    Vient mon vouloir : car de bon coeur vous visse,
    Et je ne puis par-devers vous aller.
    Chante qui veut, balle qui veut baller,
    Ce seul plaisir seulement je voulsisse.

    Et s'on me dit, qu'il faut que je choisisse
    De par-deçà dame qui m'éjouisse,
    Je ne saurais me tenir de parler
    Tout au rebours.

    ...