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    I

    Un siècle était passé depuis l’heure où la France,
    Lasse de prodiguer sous nos cieux la vaillance,
    Cédait notre grand fleuve aux Anglais triomphants.
    Un siècle était passé depuis l’heure fatale
    Où la mère patrie à sa vieille rivale
    Livrait en nos aïeux la fleur de ses enfants.

    Comme sous le soleil et la brise féconde
    La plaie au...

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    Tu voulus affirmer dans ton drame nouveau
    Que le coq nous rappelle encor l’âme française.
    Erreur ! Non, maître, non, ce n’est pas cet oiseau
    Qui peut symboliser, après Quatre-vingt-treize,
    Celle dont le vol, fier comme la Marseillaise,
    L’emporte au grand soleil éblouissant du Beau [1]...

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    Tu ne te souviens pas d’avoir vu le soleil
    Qui dore l’horizon, le flot, l’arbre, la pierre,
    Car le destin ferma pour toujours ta paupière,
    Sitôt qu’elle eut souri dans ton berceau vermeil.

    Or, quand s’évanouit l’éclair de ta prunelle,
    Le génie en ton âme alluma son flambeau ;
    Et l’œil de ta pensée a vu l’astre du Beau,
    Ton esprit, pour l’...

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    Sans avoir contemplé la plage où sont éclos
    Tes poèmes vibrants d’amour et d’espérance,
    Maître, depuis longtemps je connais la Provence,
    Sa Lyre aux larges vers, son Rhône aux larges flots.

    Ton cher pays me hante, et, malgré la distance,
    Je perçois le soleil qui dore ses tombeaux ;
    J’entends la grande voix du mistral sur les baus,
    Je hume la...

  • Quand les fleurs de mon choix te décoraient la taille,
    T’en souviens-tu ? C’était dans les bois de Saint-Gloud.
    Un avion planait par le soir calme et doux
    Et blasonnait le ciel du côté de Versailles.
     
    Son bruit rude et guerrier nous donnait à songer :
    « Quand donc s’en ira-t-il vers les pays féroces,
    Par-dessus l’ennemi qui se terre en ses fosses,...

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    Sur les fumiers, tassés par blocs,
    Au petit jour, chante le coq.

    Et tous les coqs du voisinage

    De cris touffus et angoissés
    Lui répondent, le cou dressé,
    Comme un bâton dans leur plumage.
    Morte de sommeil lourd,
    Une servante en jupons rouges,
    ...

  • À L’HOMME D’AUJOURD’HUI

    Songe au monde et sois fier, toi qui vis en ce temps.
    Il vibre, exulte et bat, selon ton cœur battant ;
    Il accepte ton rythme et jamais ta pensée
    Ne s’est aussi humainement divinisée.

    Les Dieux ne sont plus rien ou sont ce que tu es ;
    Leur infini s’ébranle au vent de tes projets ;...

  • C’est l’hiver. L’âpre hiver, et la tempête embouche
    Des grands vents boréaux la trompette farouche.
    Dans la rafale, au loin, la neige à flots pressés
    Roule sur le désert ses tourbillons glacés,
    Tandis que la tourmente ébranle en ses colères
    Les vieux chênes rugueux et les pins séculaires.

    L’horrible giboulée aveugle ; le froid mord ;
    La nuit s’...

  • le foin sent le sommeil
    le foin sentait bon dans des rêves d’autrefois
    les après-midi de campagne échauffent le seigle
    le soleil fait sonner la rivière en fer blanc étincelant
    la vie les champs en or fondu

    le soir l’appontement à travers le ciel
    la...