Je disais : " Quand viendra la reine que j'attends,
La grande fiancée aux mains victorieuses,
Je trouverai des paroles mystérieuses,
Des mots couleur de ciel, d'aurore et de printemps.
" Et, comme réveillé d'un sommeil de cent ans
Par le baiser de ses lèvres impérieuses,
Pour dire nos amours pâles et merveilleuses
Je chanterai d'antiques hymnes...
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Oui, je sais qu'elle est la plus belle,
La reine du bal, je le sais ;
Mais je suis un vaincu rebelle,
Je ne la servirai jamais.
Que pour la contempler en face,
Patient, j'attende mon tour,
Et qu'humblement je prenne place
Au long défilé de sa cour !
Qu'après mille autres je murmure
Mon hommage à sa royauté,
Quelque fadeur, inepte... -
Le vieux père en tremblant ébranlait l'univers.
Isis, la mère enfin se leva sur sa couche,
Fit un geste de haine à son époux farouche,
Et l'ardeur d'autrefois brilla dans ses yeux verts.
"Regardez-le ! dit-elle, il dort, ce vieux pervers,
Tous les frimas du monde ont passé par sa bouche,
Prenez garde à son pied, éteignez son oeil louche,
C'est le roi...