La campagne était fraîche et tout ensoleillée ;
Le souffle du matin passait les blés verts,
Et je marchais dans l’herbe odorante et mouillée
En récitant des vers.

J’étais gai, bien...

Poet: Paul Bourget

 

Absurde et ridicule à force d’être rose,
À force d’être blanche, à force de cheveux
Blonds, ondés, crêpelés, à force d’avoir bleus
Les yeux, saphirs trop vains de leur métempsycose.

Absurde, puisqu’on n’en peut pas parler en prose,
Ridicule, puisqu’on n’en...

Poet: Charles Cros

La rue, en un remous de pas,
De corps et d’épaules d’où sont tendus des bras
Sauvagement ramifiés vers la folie,
Semble passer volante,
Et ses fureurs, au même instant, s’allient
À des haines, à des appels, à des espoirs ;
La rue en or,...

 
La rue, en un remous de pas,
De corps et d’épaules d’où sont tendus des bras
Sauvagement ramifiés vers la folie,
Semble passer volante — et s’affilie
À des haines, à des sanglots, à des espoirs :
La rue en or,...

 
I

La Rose dit un jour en pleurant : « Je m’ennuie !
Mon beau temps est fini. L’homme a fait l’air impur,
L’haleine des cités me dérobe l’azur
Et le zéphyr m’apporte une âcre odeur de suie.

« Plus de claires villas dans l’air libre, en pleins champs
...

A quoi bon prolonger la lutte et la révolte ?
Transmettre, sans scrupule, à d'autres combattants
Un mot d'ordre menteur qui mène aux guet-apens ?
Les laboureurs sont las de semer sans récolte.
Ce monde peut mourir ! je suis prêt et j'attends...

J'attends, j'...

Car les bois ont aussi leurs jours d'ennui hautain ;
Et, las de tordre au vent leurs grands bras séculaires ;
S'enveloppent alors d'immobiles colères ;
Et leur mépris muet insulte leur destin.

Ni chevreuils, ni ramiers chanteurs, ni sources claires.
La forêt ne...

Poet: Léon Dierx

Vers une ville au loin d'émeute et de tocsin,
Où luit le couteau nu des guillotines,
En tout-à-coup de fou désir, s'en va mon coeur.

Les sourds tambours de tant de jours
De rage tue et de tempête,
Battent la charge dans les têtes.

Le cadran vieux d'un...