• Je voudrais bien être vent quelquefois
    Pour me jouer aux cheveux d’Uranie,
    Puis être poudre aussitôt je voudrais,
    Quand elle tombe en sa gorge polie.

    Soudain encor je me souhaiterais
    Pouvoir changer en cette toile unie
    Qui va couvrant ce beau corps que je dois
    Nommer ma mort aussitôt que ma vie.

    Ces changements plairaient à mon désir,
    ...

  • (extrait, 4ème époque)

    Enfant, j'ai quelquefois passé des jours entiers
    Au jardin, dans les prés, dans quelques verts sentiers
    Creusés sur les coteaux par les boeufs du village,
    Tout voilés d'aubépine et de mûre sauvage,
    Mon chien auprès de moi, mon livre dans la main,
    M'arrêtant sans fatigue et marchant sans chemin,
    TantÔt lisant, tantôt écorçant...

  • Je voudrais bien être vent quelquefois
    Pour me jouer aux cheveux d'Uranie,
    Puis être poudre aussitôt je voudrais,
    Quand elle tombe en sa gorge polie.

    Soudain encor je me souhaiterais
    Pouvoir changer en cette toile unie
    Qui va couvrant ce beau corps que je dois
    Nommer ma mort aussitôt que ma vie.

    Ces changements plairaient à mon désir,...

  • Quelquefois, après des ébats polis,
    J'agitai si bien, sur la couche en déroute,
    Le crincrin de la blague et le sistre du doute
    Que les bras t'en tombaient du lit.

    Après ça, tu marchais, tu marchais quand même ;
    Et ces airs, hélas, de doux chien battu,
    C'est à vous dégoûter d'être tendre, vois-tu,
    De taper sur les gens qu'on aime.

  • Quand quelquefois je pense à ma première vie
    Du temps que je vivais seul roi de mon désir,
    Et que mon âme libre errait à son plaisir,
    Franche d'espoir, de crainte, et d'amoureuse envie :

    Je verse de mes yeux une angoisseuse pluie,
    Et sens qu'un fier regret mon esprit vient saisir,
    Maudissant le destin qui m'a fait vous choisir,
    Pour rendre à tant...

  • Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles
    Qui ont le diable au corps, ou le semblent avoir,
    D'une horrible façon corps et tête mouvoir,
    Et faire ce qu'on dit de ces vieilles Sibylles :

    Quand je vois les plus forts se retrouver débiles,
    Voulant forcer en vain leur forcené pouvoir :
    Et quand même j'y vois perdre tout leur savoir
    Ceux qui...

  • Morel, quand quelquefois je perds le temps à lire
    Ce que font aujourd'hui nos trafiqueurs d'honneurs,
    Je ris de voir ainsi déguiser ces seigneurs,
    Desquels (comme l'on dit) ils font comme de cire.

    Et qui pourrait, bons dieux ! se contenir de rire
    Voyant un corbeau peint de diverses couleurs,
    Un pourceau couronné de roses et de fleurs,
    Ou le...

  • Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché,
    Qui pour son ornement quelque trophée porte,
    Lever encore au ciel sa vieille tête morte,
    Dont le pied fermement n'est en terre fiché,

    Mais qui dessus le champ plus qu'à demi penché
    Montre ses bras tout nus et sa racine torte,
    Et sans feuille ombrageux, de son poids se supporte
    Sur un tronc nouailleux en cent...