La cloche matinale enfin a sonné l’heure
Où les pâles Willis, qu’un jour trop vif effleure,
Près du sylphe qui dort vont se glisser sans bruit
Au cœur des nénufars et des belles-de-nuit ;
Giselle défaillante avec de molles poses
Lentement disparaît sous son linceul de roses,
Et l’on n’aperçoit plus du fantôme charmant
Qu’une petite main tendue à son...
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Par le jardin royal, en l’arôme des roses,
La Princesse aux yeux pers, sœur nubile des fleurs,
Erre en pleurs au vouloir de ses rêves moroses :Les mille et mille voix du triomphal matin
Lui murmurent l’amour, et le soleil sommeille
En ses cheveux épars sur son col enfantin.Un jet d’eau dont la gerbe en perles d’or ruisselle
Parmi les boulingrins... -
Dans ta haute demeure
Dont l’air est étouffant,
De l’accent dont on pleure
Tu chantes, douce enfant.Tu chantes, jeune fille.
Ton père, c’est le roi.
Autour de toi tout brille,
Mais tout soupire en toi.Pense, mais sans rien dire ;
Aimer t’est défendu ;
Doux être, ton sourire
En naissant s’est perdu.Tu te sens...
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Ne parlons plus de liberté :
Je viens de voir une princesse.
Pour mettre aux pieds de Son Altesse
À mon tour, que n’ai-je hérité
D’un peu de légitimité !
Elle serait, pour ma chambrette,
Un meuble fort joli, ma foi ;
Mais puisqu’elle n’est pas grisette,
Ah ! quel bonheur si j’étais roi !Dès qu’en son char elle a paru,
Blonde et... -
Certes, chacun le sait, la froide indifférence,
De son souffle glacé flétrit tout aujourd’hui ;
Le cœur reste insensible à la peine d’autrui ;
Et ce siècle d’essais, de lutte et de souffrance,
N’a de tant de travaux encor gardé pour lui
Qu’un doute amer, enfant de son expérience.Tous les jours désormais, du triste front humain,
Se détache un... -
Sa tête fine dans sa main toute petite,
Elle écoute le chant des cascades lointaines,
Et, dans la plainte langoureuse des fontaines,
Perçoit comme un écho béni du nom de Tite.
Elle a fermé ses yeux divins de clématite
Pour bien leur peindre, au coeur des batailles hautaines
Son doux héros, le mieux aimant des capitaines,
Et, Juive, elle se sent au... -
C'est une laide de Boucher
Sans poudre dans sa chevelure
Follement blonde et d'une allure
Vénuste à tous nous débaucher.
Mais je la crois mienne entre tous,
Cette crinière tant baisée,
Cette cascatelle embrasée
Qui m'allume par tous les bouts.
Elle est à moi bien plus encor
Comme une flamboyante enceinte
Aux entours de la... -
Dans ta haute demeure
Dont l'air est étouffant,
De l'accent dont on pleure
Tu chantes, douce enfant.
Tu chantes, jeune fille.
Ton père, c'est le roi.
Autour de toi tout brille,
Mais tout soupire en toi.
Pense, mais sans rien dire ;
Aimer t'est défendu ;
Doux être, ton sourire
En naissant s'est perdu.
Tu te... -
I
Viens, ô toi que j'adore,
Ton pas est plus joyeux
Que le vent des cieux ;
Viens, les yeux de l'aurore
Sont divins, mais tes yeux
Me regardent mieux.
Avril, c'est la jeunesse ;
Viens, sortons, la maison,
L'enclos, la prison,
Le foyer, la sagesse,
N'ont jamais eu raison
Contre la saison.
Pour peu que tu le... -
A PAUL VERLAINE.
I
Par le jardin royal, en l'arôme des roses,
La princesse aux yeux pers, soeur nubile des fleurs,
Erre en pleurs au vouloir de ses rêves moroses :
Les mille et mille voix du triomphal matin
Lui murmurent l'amour, et le soleil sommeille
En ses cheveux épars sur son col enfantin.
Un jet d'eau dont la gerbe en...