• Le destructeur impitoyable
    Des marbres et de l’airain,
    Le Temps, ce tyran souverain
    De la chose la plus durable,
    Sappe sans bruit le fondement
    De notre fragile machine ;
    Et je ne vis plus un moment
    Sans sentir quelque changement
    Qui m’avertit de sa ruine.

          Je touche aux derniers momens
          De mes plus belles années ;...

  • Qui que tu sois, de grâce écoute ma satire,
    Si quelque humeur joyeuse autre part ne t'attire ;
    Aime ma hardiesse et ne t'offense point
    De mes vers, dont l'aigreur utilement te point.
    Toi que les éléments ont fait d'air et de boue,
    Ordinaire sujet où le malheur se joue,
    Sache que ton filet que le destin ourdit
    Est de moindre importance encor qu'on ne te...

  • Arbres feuillus, dont la verdeur première
    Ombrage l'huis du palais non pareil
    Où le destin tient enclos ce bel oeil
    Qui me ravit de sa vive lumière,

    Las ! plût au fils de la blonde Écumière,
    Qu'un jour préfix, dès l'Aube au doigt vermeil,
    Jusqu'au coucher des coursiers du Soleil,
    Je fusse vif sous votre écorce ormière !

    Depuis ce point...