Ma nef passe au destroit d’une mer couroucée,
Toute comble d’oubly, l’hiver à la minuict ;
Un aveugle, un enfant, sans soucy la conduit,
Desireux de la voir sous les eaux renversée.
Elle a pour chaque rame une longue pensée
Coupant, au lieu de l’eau, l’espérance qui fuit ;
Les vents de mes soupirs, effroyables de bruit,
Ont arraché...
Tout passe par leurs mains, rien ne se fait sans eux,
Ils ont sur le Royaume une pleine puissance,
On soutient qu'il leur faut porter obéissance
Car on les a élus plus sages et plus vieux.
Mais s'il est question d'un de ces Demi-dieux,
Sous ombre de l'appât d'une folle espérance,
Ils font tout, et fut-il contraire à l'ordonnance,
Tant on craint...
Quand viendra ce jour là, que ton nom au vray passe
Par France dans mes vers ? combien et quantes fois
S'en empresse mon coeur, s'en demangent mes doits ?
Souvent dans mes escris de soy mesme il prend place.
Maulgré moy je t'escris, maulgré moy je t'efface.
Quand Astree viendroit, et la foy, et le droit,
Alors, joyeux, ton nom au monde se rendroit....
Ne vous étonnez point si mon esprit qui passe
De travail en travail par tant de mouvements,
Depuis qu'il est banni dans ces éloignements,
Tout agile qu'il est ne change point de place.
Ce que vous en voyez, quelque chose qu'il fasse,
Il s'est planté si bien sur si bons fondements,
Qu'il ne voudrait jamais souffrir de changements
Si ce n'est que le...
Ma nef passe au destroit d'une mer couroucée,
Toute comble d'oubly, l'hiver à la minuict ;
Un aveugle, un enfant, sans soucy la conduit,
Desireux de la voir sous les eaux renversée.
Elle a pour chaque rame une longue pensée
Coupant, au lieu de l'eau, l'espérance qui fuit ;
Les vents de mes soupirs, effroyables de bruit,
Ont arraché la voile à leur...
Comme on passe en été le torrent sans danger,
Qui soulait en hiver être roi de la plaine,
Et ravir par les champs d'une fuite hautaine
L'espoir du laboureur et l'espoir du berger :
Comme on voit les couards animaux outrager
Le courageux lion gisant dessus l'arène,
Ensanglanter leurs dents, et d'une audace vaine
Provoquer l'ennemi qui ne se peut venger...
Panjas, veux-tu savoir quels sont mes passe-temps ?
Je songe au lendemain, j'ai soin de la dépense
Qui se fait chacun jour, et si faut que je pense
A rendre sans argent cent créditeurs contents.
Je vais, je viens, je cours, je ne perds point le temps,
Je courtise un banquier, je prends argent d'avance :
Quand j'ai dépêché l'un, un autre recommence,
Et...