L'Amour qui me tourmente Je trouve si plaisant Que tant plus il s'augmente Moins j'en veux estre exemt : Bien que jamais le somme Ne me ferme les yeux, Plus amour me consomme Moins il m'est ennuyeux.
Toute la nuit je veille Sans cligner au...
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Depuis qu'Amour ma poitrine recuit, Bouillante au feu de sa plus chaude braise De mille ennuis en immortel malaise, Dont maint souci dans moy l'un l'autre suit :
J'oubli tout bien pour un bien qui me fuit, Par un plaisir dont la douceur m'embraise, Si bien...
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D'Amour d'Amour je fu je fu blessé, Et de mon sang la liqueur goute a goute En chaudes pleurs hors ma playe degoute, Qui de couler puis le temps n'a cessé.
Je suis d'Amour si bien interessé. Que peu a peu s'enfuit ma force toute, Et quelque onguent qu'a ma...
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Si d'Amour vient mon gracieux martyre, L'effet d'Amour, las ! quoy ? quelle chose est-ce ? Si bonne elle est, les siens comment oppresse ? Pourquoy à mal incessamment les tire ?
Si mauvaise est, quell' raison ay je à dire Doux mon tourment, plaisante ma...
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Amour, lors que premier ma franchise fut morte, Combien j'avois perdu encor je ne sçavoy, Et ne m'advisoy pas, mal sage, que j'avoy Espousé pour jamais une prison si forte.
Je pensoy me sauver de toy en quelque sorte, Au fort m'esloignant d'elle ; et maintenant...
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Tu m'as rendu la veuë, Amour, je le confesse. De grace que c'estoit à peine je sçavoy, Et or toute la grace en un monceau je voy, De toutes parts luisant en ma grande maistresse.
Or de voir et revoir ce thresor je ne cesse, Comme un masson qui a quelque riche paroy...
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C'est Amour, c'est Amour, c'est luy seul, je le sens : Mais le plus vif amour, la poison la plus forte A qui onq pauvre coeur ait ouverte la porte. Ce cruel n'a pas mis un de ses traictz perçans,
Mais arcq, traits et carquois, et luy tout, dans mes sens. Encor...
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Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me livre, Et se pique à bon droit que je vay follement Le cercher en son regne ; et alors justement Je souffre d'un mutin temeraire la peine.
Or me tiens-je loing d'elle, et ta main inhumaine, Amour, ne chomme pas : mais si...
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Pardon, Amour, Pardon : ô seigneur, je te voüe Le reste de mes ans, ma voix et mes escris, Mes sanglots, mes souspirs, mes larmes et mes cris : Rien, rien tenir d'aucun que de toy, je n'advoüe.
Helas ! comment de moy ma fortune se joue ! De toy, n'a pas long...
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Si contre Amour je n'ay autre deffence, Je m'en plaindray, mes vers le maudiront, Et apres moy les roches rediront Le tort qu'il faict à ma dure constance.
Puis que de luy j'endure cette offence, Au moings tout haut, mes rithmes le diront, Et nos neveus, a...
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