• « Comment mourra Paris ? quels insolents hasards
    Oseraient, ce géant, le renverser sur l’herbe ?
    Paris qui, d’âge en âge, a noué dans sa gerbe
    Les éparses moissons d’Athène et des Césars !

    » Lui, palais des palais, et bazars des bazars ;
    Le cerveau de l’Europe, et la grâce superbe,
    Paris, l’ardent foyer, Paris, la cité-verbe,
    Le trône de la guerre et...

  • Sur le chemin du bois, par les beaux jours d’été,
    Elles viennent souvent se promener ensemble,
    A l’heure où le soleil, de sa tiède clarté,
    Endort au vent du soir la campagne qui tremble.

    Elles vont en chantant des refrains de chansons ;
    Au milieu des taillis la fraîcheur les attire.
    Elles jettent au loin, à travers les buissons,
    Le tumulte charmant de...

  • À MADAME RIMSKI KORSAKOW

    Est-ce un rêve ? Le harem s’ouvre,
    Bagdad se transporte à Paris,
    Un monde nouveau se découvre
    Et brille à mes regards surpris.

    Pardonnez mon luxe barbare,
    Bariolé d’argent et d’or ;
    J’ignorais tout, un maître avare
    M’enfouissait comme un trésor.

    À l’Orient mon élégance
    Laissant son antique...

  •  
    Etonnement de l'âme et des yeux, lorsqu'on entre
    Dans cette ville active et qu'en vain nous fuyons !
    Certain orgueil nous prend, on dit : « Voici le centre,
    L'ardent foyer qui lance en tout lieu ses rayons. »
    On vivait par le cœur, on vit par la pensée ;
    Mais l'art et la pensée ont aussi leur douceur :
    Comme un bel arbre, aimons la colonne élancée !...


  • ...

  • Das drängt und stösst, das ruscht und klappert
    Das zischt und quirlt, das zieht und plappert!
    Das leuchtet, sprüht und stinkt und brennt!
    GOETHE, Faust.

    Dans la simplicité de mon cœur enfantin,
    L’œil fixé sur les cieux, j’enviais le destin
    De l’oiseau voyageur, du nuage qui passe
    Et fait tant de chemin, et dans ce large...

  •  

    « Prends ma main. Voyageur, et montons sur la tour. —
    Regarde tout en bas, et regarde à l'entour.
    Regarde jusqu'au bout de l'horizon, regarde
    Du nord au sud. Partout où ton oeil se hasarde,
    Qu'il s'attache avec feu, comme l'oeil du serpent
    Qui pompe du regard ce qu'il suit en rampant,
    Tourne sur le donjon qu'un parapet prolonge,
    D'où la vue à...

  • IV

    O ville, tu feras agenouiller l'histoire.
    Saigner est ta beauté, mourir est ta victoire.
    Mais non, tu ne meurs pas. Ton sang coule, mais ceux
    Qui voyaient César rire en tes bras paresseux,
    S'étonnent : tu franchis la flamme expiatoire,
    Dans l'admiration des peuples, dans la gloire,
    Tu retrouves, Paris, bien plus que tu ne...

  • II

    Pour la sinistre nuit l'aurore est un scandale ;
    Et l'Athénien semble un affront au Vandale.
    Paris, en même temps qu'on t'arnaque, on voudrait
    Donner au guet-apens le faux air d'un arrêt ;
    Le cuistre aide le reître ; ils font cette gageure,
    Déshonorer la ville héroïque ; et l'injure
    Pleut, mêlée à l'obus, dans le...

  •  
    Depuis le Point-du-Jour jusqu’aux cèdres bibliques
    Double galère assise au long du grand bazar,
    Et du grand ministère, et du morne alcazar,
    Parmi les deuils privés et les vertus publiques ;

    Sous les quatre-vingts rois et les trois Républiques,
    Et sous Napoléon, Alexandre et César,
    Nos pères ont tenté le centuple hasard,
    Fidèlement courbés sur...