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    J’ai caressé la mort, riant au suicide,
    Souvent et volontiers quand j’étais plus heureux ;
    De ma joie ennuyé je la trouvais aride,
    J’étais las d’un beau ciel et d’un lit amoureux.
    Le bonheur est pesant, il assoupit notre âme.
    Il étreint notre cœur d’un cercle étroit de fer ;
    Du bateau de la vie il amortit la rame ;
    Il pose son pied lourd sur la...

  •                   Ah ! ce n’est pas aimer que prendre sur soi-même
                      De pouvoir vivre ainsi loin de l’objet qu’on aime.
                                                  ANDRÉ CHÉNIER.

    Malheur à moi ! je ne sais plus lui plaire ;
    Je ne suis plus le charme de ses yeux ;
    Ma voix n’a plus l’...

  • En vain sur mon malheur, Alfred veut me tromper,
    Aux torts qu’il se reproche, il ne peut échapper ;
    En vain, il se promet de me rester fidèle ;
    Sa tristesse me dit que je ne suis plus belle.
    Hélas ! son inconstance est peinte en ses regrets.
    Depuis qu’un mal affreux a dévasté mes traits,
    Dans mes yeux autrefois embellis par mes larmes,
    La douleur elle...

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    Notre premier malheur est notre sûre épreuve.
    A ce coup imprévu toute âme belle et neuve
    Se révolte, et se plaint amèrement à Dieu
    D'un mal inexplicable et mérité si peu ;
    Mais tendre et résignée, et se sentant meilleure,
    Sur le malheur d'autrui cette âme rêve et pleure.
    Le méchant se révolte aussi contre le ciel ;
    Mais chez lui le courroux...

  • Malheur à moi ! je ne sais plus lui plaire ;
    Je ne suis plus le charme de ses yeux ;
    Ma voix n'a plus l'accent qui vient des cieux,
    Pour attendrir sa jalouse colère ;
    Il ne vient plus, saisi d'un vague effroi,
    Me demander des serments ou des larmes :
    Il veille en paix, il s'endort sans alarmes :
    Malheur à moi !

    Las de bonheur, sans trembler pour ma...

  • Suivi du Suicide impie,
    A travers les pâles cités,
    Le Malheur rôde, il nous épie,
    Prés de nos seuils épouvantés.
    Alors il demande sa proie ;
    La jeunesse, au sein de la joie,
    L'entend, soupire et se flétrit ;
    Comme au temps où la feuille tombe,
    Le vieillard descend dans la tombe,
    Privé du feu qui le nourrit.

    Où fuir ? Sur le seuil de ma...

  • Nous nous aimions comme deux fous ;
    On s'est quittés sans en parler.
    (Un spleen me tenait exilé
    Et ce spleen me venait de tout.)

    Que ferons-nous, moi, de mon âme,
    Elle de sa tendre jeunesse !
    Ô vieillissante pécheresse,
    Oh ! que tu vas me rendre infâme !

    Des ans vont passer là-dessus ;
    On durcira chacun pour soi ;
    Et plus d'une...