• Quand le vieux Gœthe un jour cria : « De la lumière ! »
    Contre l’obscurité luttant avec effort,
    Ah ! lui du moins déjà sentait sur sa paupière
    Peser le voile de la mort.

    Nous, pour le proférer ce même cri terrible,...

  •  

    JE regarde, et j’emplis mes yeux de ta lumière,
    Beau ciel où pas un seul nuage n’apparaît,
    Et j’éprouve un plaisir indicible et secret
    A sentir converger l’azur sous ma paupière !

    Le bleu me glisse au cœur, frais comme une rivière
    Qui, sans me déborder, toujours s’élargirait,
    Et l’immense infini que rien ne contiendrait,
    Vague à vague, s’...

  •  
    Lorsque la nuit descend, nuageuse ou sereine,
    Je vois soudain briller sur la hauteur lointaine
    Un feu que l’on prendrait pour une étoile d’or.
    Chaque soir, sans jamais y manquer, il s’allume
    A l’heure où les coteaux s’effacent dans la brume
    Qui voile avec lenteur la terre qui s’endort.

    Je contemple souvent ce rayon solitaire
    Qui jusqu’à moi...

  • Ô Lumière,
    Qui fis mes yeux d'azur
    Et d'humide splendeur,
    Comme de pures et claires
    Fleurs des airs !

    Ô Désir, qui créas ces lèvres,
    Qu'entr'ouvre un sourire
    Et qu'un baiser soulève !

    Ô Amour,
    Qui façonnas de tes mains
    Douces et blanches
    Cette coupe de mon sein,
    Où, à l'entour d'une fleur close,
    Court une...

  • A la limite de la lumière et de l'ombre
    Je remue un trésor plus fuyant que le sable
    Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
    Je cherche mon amour au milieu des miracles

    Un poème commence où la voix s'est brisée
    Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains
    Quand nous nous rencontrons au bord d'une journée
    Nouvelle, au bord de l'aube où le...

  • Mère des Dieux, brune chasse-lumière,
    Au moite sein, au carrouse tiré
    De noirs chevaux, qui du pôle éthéré
    Répands un Lèthe à la source sommière,

    Déesse Nuit, l'antique et la première,
    Que ton char brun de cent feux éclairés
    Tombe plus tôt dans le flot azuré,
    Brosse plus tôt ta course coutumière.

    Sur ton autel dressé comme aux hauts...

  • L'hiver a cessé : la lumière est tiède
    Et danse, du sol au firmament clair.
    Il faut que le coeur le plus triste cède
    A l'immense joie éparse dans l'air.

    Même ce Paris maussade et malade
    Semble faire accueil aux jeunes soleils,
    Et comme pour une immense accolade
    Tend les mille bras de ses toits vermeils.

    J'ai depuis un an le printemps dans l'...

  • L'ambre, le seigle mûr, le miel plein de lumière
    Dont le gâteau ressemble aux grottes de Fingal,
    Comparés aux cheveux dont mon amie est fière
    N'offrent pas un éclat égal.

    Que mon amie heureuse auprès de moi s'endorme,
    Je ne puis me lasser de voir dans son sommeil
    Ses cheveux répandus faire à sa blanche forme
    Un large berceau de soleil.

    ...

  • Le soleil en tous lieux découvre sa lumière ;
    L'arc-en-ciel bigarré, l'émail de ses couleurs ;
    L'aurore aux belles mains, le cristal de ses pleurs ;
    La lune, de son front la clarté tout entière ;

    La terre, en tous endroits sa moisson nourricière ;
    En tous endroits l'été ses ardentes chaleurs ;
    Le printemps, en tous lieux le trésor de ses fleurs ;
    ...