•  
    I

    Un esprit gardien de toute pureté
    Habite les glaciers et la neige éternelle.
    L'air qu'on respire autour de ce faite argenté
    Rajeunit l'âme et jette une lumière en elle.

    O vierge ! cette nuit, dans son fluide azur,
    Semble exprès pour mes yeux dissiper tous tes voiles ;
    J'adore en sa blancheur ton front chargé d'étoiles.
    En toi, jusqu'à...

  •  
    Bons petits cheveux si légers,
    Jolis petits fils de la Vierge,
    Vivent l’air pur qui vous héberge
    Et la route où vous voyagez !

    Suspendez-vous dans les vergers,
    Flottez sur l'onde et sur la berge,
    Bons petits cheveux si légers,
    Jolis petits fils de la Vierge !

    Les chevrettes et les bergers,
    Le peuplier droit comme un cierge,
    ...


  • ...

  • Oui, certes, la matière était splendide et pure
    Dans laquelle les doigts de la grande Nature
    Ont avec tant d’amour ciselé sa beauté ;
    Et rien n’est glorieux comme cette fierté
    Tranquille, dont l’ampleur souple et majestueuse
    Revêt nonchalamment sa grâce fastueuse.
    J’aime son front de marbre impassible, et son œil
    Où rayonne le froid soleil de son...

  • Par la nuit qui s’en va et nous fait voir encore
    L’églantine qui rit sur le cœur de l’aurore ;
    Par la cloche pascale à la voix en allée
    Et qui, le Samedi-Saint, à toute volée,
    Couvre d’alleluias la bouche des vallées :
    Je vous salue, Marie.

    Par le gravissement escarpé de l’ermite
    Vers les sommets que les perdrix banches habitent,
    Par les...

  • Je vous salue, ô sainte dame, reine très sainte,
    Marie, Mère de Dieu, toujours Vierge,
        choisie du haut du ciel par le Père très saint,
        consacrée par lui et par son très saint Fils bien-aimé et par l'Esprit consolateur,
        vous en qui ont été et sont toute plénitude de la grâce et tout bien.

    Je vous salue, ô palais de Dieu.
    Je...

  •  

    I

    Relevant de sa main blanche
    Ses cheveux couleur de miel,
    La Vierge un instant se penche
    Au balcon doré du ciel.

    Elle regarde le monde
    Qui s’éveille à l’Orient,
    Les étoiles dont la ronde
    Passe, passe en tournoyant.

    Aucun bruit dans l’étendue
    À peine le cri lointain
    D’une alouette éperdue,...

  •  

    Quand l'œil fit autrefois éclosion sur terre
    Dans un frêle organisme encor rudimentaire ;
    Quand le premier regard de l'atome vivant,
    D'un seul coup jusqu'au fond du ciel vide arrivant,
    Découvrit le soleil plus vite qu'il n'éclaire,
    Et depuis lors gardant comme un feu similaire,
    Énigme clairvoyante au bord d'un embryon,
    Ébloui, se tourna vers...

  •  
    Dans ses langes blancs, fraîchement cousus,
    La vierge berçait son enfant-Jésus.
    Lui, gazouillait comme un nid de mésanges.
    Elle le berçait, et chantait tout bas
    Ce que nous chantons à nos petits anges…
    Mais l’enfant-Jésus ne s’endormait pas.

    Étonné, ravi de ce qu’il entend,
    Il rit dans sa crèche, et s’en va chantant
    Comme un saint lévite...

  • Dans nos sentiers humains, que le printemps caresse,
    Où l'homme encore enfant poursuit des papillons,
    Avez-vous rencontré, belle de sa tristesse,
    La jeune Eolida, la vierge enchanteresse,
    De qui les pieds légers effleurent nos sillons ?

    Comme on voyait jadis la brune Canéphore,
    Portant sur ses cheveux sa corbeille de fleurs,
    Courber un bras de neige...