• Durant l’aspre saison des froidureus hyvers
    Il semble aus regardans que les arbres ternissent
    Et, toutefois, les troncs en terre se nourrissent
    D’où sortent au Printems tant de fleurons divers.

    C’est alors que les chams et que les prez sont vers,
    Mais au chaud de l'esté ils seichent et fanissent,
    Au contraire les reims des arbres reverdissent
    Et se...

  • Quand vient la saison printanière,
    Une fleur à ma boutonnière
    Me rend son esclave quasi,
    À ce point qu’elle me pénètre !…
    Cela vous étonne peut-être,
    Il en est cependant ainsi.

    Cette fleur que j’aurai choisie
    Dirigera ma fantaisie
    À son gré, pendant tout un jour,

    Influencera ma pensée,...

  • Élégie

    Proche de la saison où les plus vives fleurs
    Laissent évanouir leur âme et leurs couleurs,
    Un amant désolé, mélancolique et sombre,
    Jaloux de son chemin, de ses pas, de son ombre,
    Baisait aux bords de Loire en flattant son ennui,
    L'image de Caliste errante avecque lui.
    Rêvant auprès du fleuve il disait à son onde :
    " Si tu vas dans la...

  • Saison fidèle aux coeurs qu'importune la joie,
    Te voilà, chère Automne, encore de retour.
    La feuille quitte l'arbre, éclatante, et tournoie
    Dans les forêts à jour.

    Les aboiements des chiens de chasse au loin déchirent
    L'air inerte où l'on sent l'odeur des champs mouillés.
    Gonflés d'humidité, les prés mornes soupirent
    En cédant sous les pieds....

  • C'est le moment crépusculaire.
    J'admire, assis sous un portail,
    Ce reste de jour dont s'éclaire
    La dernière heure du travail.

    Dans les terres, de nuit baignées,
    Je contemple, ému, les haillons
    D'un vieillard qui jette à poignées
    La moisson future aux sillons.

    Sa haute silhouette noire
    Domine les profonds labours.
    On sent à...

  • Voici que la saison décline,
    L'ombre grandit, l'azur décroît,
    Le vent fraîchit sur la colline,
    L'oiseau frissonne, l'herbe a froid.

    Août contre septembre lutte ;
    L'océan n'a plus d'alcyon ;
    Chaque jour perd une minute,
    Chaque aurore pleure un rayon.

    La mouche, comme prise au piège,
    Est immobile à mon plafond ;
    Et comme un blanc...