• N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde ;
    Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde
    Que toujours quelque vent empêche de calmer.
    Quittons ces vanités, lassons-nous de les suivre :
            C'est Dieu qui nous fait vivre,
            C'est Dieu qu'il faut aimer.

    En vain, pour satisfaire à nos lâches envies,
    Nous passons près des rois tout le...

  • Les funestes complots des âmes forcenées
    Qui pensaient triompher de mes jeunes années
    Ont d’un commun assaut mon repos offensé.
    Leur rage a mis au jour ce qu’elle avait de pire :
            Certes, je le puis dire ;
    Mais je puis dire aussi qu’ils n’ont rien avancé.
     
    J’étais dans leurs filets, c’était fait de ma vie ;
    Leur funeste rigueur, qui l’...

  • Ô Sagesse éternelle, à qui cet univers
    Doit le nombre infini des miracles divers
    Qu’on voit également sur la terre et sur l’onde !
            Mon Dieu, mon Créateur,
    Que ta magnificence étonne tout le monde !
    Et que le ciel est bas au prix de ta hauteur !

    Quelques blasphémateurs, oppresseurs d’innocents,
    À qui l’excès d’orgueil a fait perdre le sens,...

  • Les lunes roulent autour des terres, les terres autour des
    soleils et des milliers de soleils autour du plus grand de tous :
    Notre père qui êtes aux cieux !

    Tous ces mondes qui reçoivent et donnent la lumière, sont
    peuplés d’esprits plus ou moins forts, plus ou moins forts, plus
    ou moins grands ; mais tous croient en Dieu, tous mettent en lui
    ...

  •  
    I

    L’air est pesant, le ciel est gris ; la route ardue
    Tourne autour d’un abîme, étroite et suspendue.
    Point d’arbres et point d’eau, pas un brin de gazon.
    Les cratères éteints qui ferment l’horizon
    Sont fouillés par la foudre et l’ouragan charrie
    Des flots de sable rouge et de noire scorie.
    Les loups et les chacals, ayant flairé le vent,...

  • Levavi oculos meos in montes.


    Sur le haut des monts, çà et là regardant,
    J'ai levé mes yeux, si secours me viendrait,
    Mon secours me vient du Seigneur, qui fit les
    Terres et les cieux.

    Il ne souffrira le Seigneur, que ton pied
    Bronche faux marchant. Il ne dormira pas
    Lui qui est ton garde : il ne dormira pas
    Non, ni ne prendra...

  • Prete l'oreille à ma complainte, Seigneur Dieu :
    Veuilles entendre le murmure de ma pensée.
    Ma clameur ois, comme mon Roi, comme mon Dieu. Si te prierai.

    De matin doncques ma voix, Sire, tu orras :
    De matin doncques j'appretrai mon oraison
    Toute vers toi, d'où regardant ma délivrance j'attendrais :

    Si tu es Dieu à qui forfait ne plaira point :
    Si...

  • Sire, en ton courroux ne me viens convaincre du forfait :
    Non ne me viens châtier en ta bouillante fureur.

    Miséricorde de moi, Seigneur, car faible je languis.
    Ô, guéris moi, Seigneur : j'ai tous mes os étonnés.

    Même mon âme se trouble de peur, tremblante dedans moi
    Fort étonnée. Mais toi Sire jusques à quand ?

    Change d'avis, et te tourne,...

  • FAIBLESSE DES HOMMES,
    GRANDEUR DE DIEU

    Mon âme, louez le Seigneur ;
    Rendez un légitime honneur
    À l'objet éternel de vos justes louanges.
    Oui, mon Dieu, je veux désormais
    Partager la gloire des anges,
    Et consacrer ma vie à chanter vos bienfaits.

    Renonçons au stérile appui
    Des grands qu'on implore aujourd'hui ;
    Ne fondons point sur...

  • Non autrement qu'on voit d'une torche allumée
    Par le vague de l'air se perdre la fumée,
    Ainsi j'ai vu mes jours se perdre en un moment :
    Mes tristes os vidés d'humeurs et de mouëlles,
    Décharnés, et recuits au feu de mon tourment
    Sont prêts d'être allumés comme sèches brindèles.

    La violente ardeur de ma longue misère
    Et les brûlants éclairs de ta...