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    Voici le Monstre ailé, mon fils, lui dit la Muse.
    Sous son poil rose court le beau sang de Méduse ;
    Son œil réfléchit tout l’azur du ciel natal,
    Les sources ont lavé ses sabots de cristal,
    À ses larges naseaux fume une brume bleue
    Et l’Aurore a doré sa crinière et sa queue…

    Flatte-le, parle-lui. Dis-lui : « Fils de Gorgo
    Pégase ! écoute-moi :...

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    Oh ! qui dira jamais la douleur impuissante
    De Pégase arrêté dans son essor divin
    Et qui sent tressaillir son aile frémissante
    Sous le harnais pesant qu’il veut briser en vain !

    Son être est dévoré par un espoir immense.
    Il voudrait s’élancer dans l’air étincelant ;
    Mais sur le champ étroit que son maître ensemence
    Il doit traîner le soc d’un...

  • À José Maria de Heredia.

    De ses quatre pieds purs faisant feu sur le sol,
    La Bête chimérique et blanche s'écartèle,
    Et son vierge poitrail qu'homme ni dieu n'attelle
    S'éploie en un vivace et mystérieux vol.

    Il monte, et la crinière éparse en auréole
    Du cheval décroissant fait un astre immortel
    Qui resplendit dans l'or du ciel nocturne, tel...