• Solía escribir con su dedo grande en el aire:
    «¡Viban los compañeros! Pedro Rojas»,
    de Miranda de Ebro, padre y hombre,
    marido y hombre, ferroviario y hombre,
    padre y más hombre. Pedro y sus dos muertes.

    Papel de viento, lo han matado: ¡pasa!
    Pluma de carne, lo han matado: ¡pasa!
    ¡Abisa a todos compañeros pronto!

    Palo en el que han colgado su...

  •  
    C’est une grande allée à deux rangs de tilleuls.
    Les enfants, en plein jour, n’osent y marcher seuls,
             Tant elle est haute, large et sombre.
    Il y fait froid l’été presque autant que l’hiver ;
    On ne sait quel sommeil en appesantit l’air,
             Ni quel deuil en épaissit l’ombre.

    Les tilleuls sont anciens ; leurs feuillages pendants
    ...

  •  
    J’ai vu, tels que des morts réveillés par le glas,
    Les moines, lampe en main, se ranger en silence,
    Puis pousser, comme un vol de corbeaux qui s’élance,
    Leurs noirs miserere qui plaisent au cœur las.

    Le néant dans le cloître a sonné sous mes pas ;
    J’ai connu la cellule, où le calme commence,
    D’où le monde nous semble une mêlée immense
    Dont le...

  •  
    La froide nuit d’hiver plane sur les logis,
    Et la neige étincelle et les astres flamboient.
    Dans l’ombre, les vitraux d’église au loin rougeoient
    Avec tout l’éclat pur et pompeux des rubis.

    Depuis quelques instants les cloches carillonnent,
    Et dans l’air glacial leur grande voix d’airain,
    Dont l’écho va se perdre au fond du ciel serein,
    ...

  •  
    La Grande Ourse, archipel de l’océan sans bords,
    Scintillait bien avant qu’elle fût regardée,
    Bien avant qu’il errât des pâtres en Chaldée
    Et que l’âme anxieuse eût habité les corps ;

    D’innombrables vivants contemplent depuis lors
    Sa lointaine lueur aveuglément dardée ;
    Indifférente aux yeux qui l’auront obsédée,
    La Grande Ourse luira sur le...

  • La « grande ville » ! Un tas criard de pierres blanches
    Où rage le soleil comme en pays conquis.
    Tous les vices ont leur tanière, les exquis
    Et les hideux, dans ce désert de pierres blanches.

    Des odeurs ! Des bruits vains ! Où que vague le cœur,
    Toujours ce poudroiement vertigineux de sable,
    Toujours ce remuement de la chose coupable
    Dans cette...

  •  
    Jéhova de la terre a consacré les cimes ;
    Elles sont de ses pas le divin marchepied,
    C’est là qu’...

  • C’est une grande allée à deux rangs de tilleuls.
    Les enfants, en plein jour, n’osent y marcher seuls,
    Tant elle est haute, large et sombre.
    Il y fait froid l’été presque autant que l’hiver ;
    On ne sait quel sommeil en appesantit l’air
    ...

  • O pasteurs ! Hespérus à l’Occident s’allume ;
    II faut tenter la cime & les feux de la brume !
    Un bois plutonien couronne ce rocher,
    Et je veux, aux lueurs des astres, y marcher !
    Ma pensée habita les chênes de Dodone ;
    La lourde clef du Rêve à ma ceinture sonne,
    Et, détournant les yeux de ces âges mauvais,
    Je suis un familier du Silence — & je...