Si tu savais, maman Nature,
Comme Je m’aime en tes ennuis,
Tu m’enverrais une enfant pure,
Chaste aux « et puis ? »
Si tu savais quelles boulettes,
Tes soleils de Panurge ! dis,
Tu mettrais le nôtre en...
D'un triste désespoir ma vie je bourrelle, Je la veux obscurcir d'une nuit éternelle, Puisque je suis si loin de mon heureux soleil, Car sans âme je vis, sans poumon je respire, Et absent de mon bien mon douloureux martyre Ensevelit mon coeur sous l'oublieux sommeil.
Je vis, je ne vis pas, je meurs, je ne meurs pas, Il n'y a point de vie, il n'est...
Naissez, mes vers, soulagez mes douleurs, Et sans effort coulez avec mes pleurs.
Voici d'Emma la tombe solitaire, Voici l'asile où dorment les vertus. Charmante Emma ! tu passas sur la terre Comme un éclair qui brille et qui n'est plus. J'ai vu la mort dans une ombre soudaine Envelopper l'aurore de tes jours ; Et tes beaux yeux se fermant...
... Helas, il me souvient que quand son pasle corps Fut mis à reposer en la couche des morts J'entray dedans la chambre où le plomb qui l'enserre Gisoit sans nulle pompe estendu contre terre, Pendant que l'artizan à cet oeuvre empesché, De maint ais resonnant l'un à l'autre attaché, Formoit la triste chambre où la fatale marque Des fourriers de la mort...
Je n'ay veu qu'à regret la clarté du Soleil, Et rien tant soit-il beau n'a mon ame ravie, Depuis qu'en soupirant j'éloignay ce bel oeil, De qui la seule veuë est tout l'heur de ma vie.
Les jours les plus luisants me sont obscures nuits, Que je passe en tristesse et complaintes funebres, Ne pouvant le ciel mesme, au fort de tant d'ennuis, Illuminer le...
Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n'aimez lire Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre : Non, ne les lisez pas, mais regardez aux Cieux, voyez comme ils ont joint leurs larmes à mes larmes, Oyez comme les vents pour moy levent les armes, A ce sacré papier ne refusez vos yeux.
Boute-feux dont l'ardeur incessamment me tuë, Plus n'est ma...
C'était un très-au vent d'octobre paysage, Que découpe, aujourd'hui dimanche, la fenêtre, Avec sa jalousie en travers, hors d'usage, Où sèche, depuis quand ! une paire de guêtres Tachant de deux mals blancs ce glabre paysage.
Un couchant mal bâti suppurant du livide ; Le coin d'une buanderie aux tuiles sales ; En plein, le Val-de-Grâce, comme un qui...
C'est l'existence des passants... Oh ! tant d'histoires personnelles !... Qu'amèrement intéressant De se navrer de leur kyrielle !
Ils s'en vont flairés d'obscurs chiens, Ou portent des paquets, ou flânent... Ah ! sont-ils assez quotidiens, Tueurs de temps et monomanes,
Et lorgneurs d'or comme de strass Aux quotidiennes devantures ! ......
Elle fuyait par l'avenue, Je la suivais illuminé, Ses yeux disaient : " J'ai deviné Hélas! que tu m'as reconnue ! "
Je la suivis illuminé ! Yeux désolés, bouche ingénue, Pourquoi l'avais-je reconnue, Elle, loyal rêve mort-né ?
Yeux trop mûrs, mais bouche ingénue ; Oeillet blanc, d'azur trop veiné ; Oh ! oui, rien qu'un rêve...
Un couchant des Cosmogonies ! Ah ! que la Vie est quotidienne... Et, du plus vrai qu'on se souvienne, Comme on fut piètre et sans génie...
On voudrait s'avouer des choses, Dont on s'étonnerait en route, Qui feraient une fois pour toutes ! Qu'on s'entendrait à travers poses.
On voudrait saigner le Silence, Secouer l'exil des causeries ;...
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