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    Il fait froid. Rentrons vite. Il fait froid. Les gamins
    Achètent des marrons pour se chauffer les mains
    Et courent en frappant des pieds, comme en colère.
    Dans le ciel bleu d’acier, un ciel de nuit polaire,
    Le dur scintillement des étoiles s’accroît.
    Les ruisseaux sont gelés. Rentrons vite. Il fait froid.
    Tu me serres le bras bien fort, pauvre...

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    Par les branches désordonnées
    Le coin d’étang est abrité,
    Et là poussent en liberté
    Campanules et graminées.

    Caché par le tronc d’un sapin,
    J’y vais voir, quand midi flamboie,
    Les petits oiseaux, pleins de joie,
    Se livrer au plaisir du bain.

    Aussi vifs que des étincelles,
    Ils sautillent de l'onde au sol,
    Et l’eau, quand ils...

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    Mohammed, qui venait d’épouser Kadidja,
    N’était qu’un chamelier de l’Hedjas ; mais déjà
    Las de voir adorer des idoles ingrates,
    Son esprit méditait les sublimes sourates
    Du Koran et rêvait la grandeur d’un seul Dieu,
    En plein désert, devant l’infini du ciel bleu.

    Or, à l’heure torride où le soleil accable
    Les chameaux et les fait se coucher...

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    Un soir, — ce souvenir me donne le frisson, —
    Un ami m’a conduit dans la triste maison
    Qui recueille, à Paris, les femmes sans asile.
    La porte est grande ouverte et l’accès est facile.
    Disant un nom, montrant quelque papier qu’elle a,
    Toute errante de nuit peut venir frapper là.
    On l’interrogera seulement pour la forme.
    Sa soupe est chaude ; un...

  • Au bout du vieux canal plein de mâts, juste en face
    De l’Océan et dans la dernière maison,
    Assise à sa fenêtre, et quelque temps qu’il fasse,
    Elle se tient, les yeux fixés sur l’horizon.

    Bien qu’elle ait la pâleur des éternels veuvages,
    Sa robe est claire ; et bien que les soucis pesants
    Aient sur ses traits flétris exercé leurs ravages,
    Ses vêtements...

  • À Gabriel Marc.

    C’est régate à Joinville. On tire le pétard.
    Les cinq canots, deux en avant, trois en retard,
    Partent, et de soleil la rivière est criblée.
    Car la berge, là-bas, la foule est assemblée,
    Et la gendarmerie est en pantalon blanc.
    – Et l’on prévoit, ce soir, les rameurs s’attablant

    Au cabaret, les...

  • Si je gravais des vers sur ton socle de pierre,
    Certes, j’exalterais tes combats glorieux,
    O monstre colossal, qui, seul victorieux,
    Seul peux montrer les crocs et froncer la paupière.

    Je dirais qu’on t’a vu, jusqu’à l’heure dernière,
    Fauve géant, qui fus digne des fiers aïeux,
    Rejeter loin de toi, sanglant et furieux,
    L’assaut des cent chacals...

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    Un jour, — pardonnez-moi ce crime, ô grands plastiques !
    Un jour, je promenais dans le Louvre, aux Antiques,
    Mes rêves d’art intime et de modernité.
    Le Musée est très frais et très calme, en été.
    Après le Carrousel torride et son asphalte,
    Il est doux, par les jours trop chauds, d’y faire halte ;
    Car la sérénité des vieux marbres d’Hellas
    ...

  • L’aube est bien tardive à naître,
    Il a gelé cette nuit ;
    Et déjà sous ta fenêtre
    Mon fol amour m’a conduit.

    Je tremble, mais moins encore
    Du froid que de ma langueur ;
    Le frisson du luth sonore
    Se communique à mon cœur

    Ému comme un petit page,
    J’attends le moment plus sûr
    Où j’entendrai le tapage
    De tes volets sur le mur ;...

  • Pour venir t’aimer, ma chère,
    Je franchis les blancs ruisseaux,
    Et j’ai l’âme si légère
    Que j’ai pitié des oiseaux.

    Quel temps fait-il donc ? Il gèle,
    Mais je me crois au printemps.
    Entends-tu, mademoiselle ?
    Tu m’as rendu mes vingt ans.

    Tu m’as rendu ma jeunesse.
    Ce cœur que je croyais mort,
    Je veux pour toi qu’il renaisse ;...