• Le coucou chante au bois qui dort.
    L'aurore est rouge encore,
    Et le vieux paon qu'Iris décore
    Jette au loin son cri d'or.

    Les colombes de ma cousine
    Pleurent comme une enfant.
    Le dindon roue en s'esclaffant :
    Il court à la cuisine.

  • - " Enfin, puisque c'est Sa demeure,
    Le bon Dieu, où est-Y ? "
    - " Chut, me dit-elle : Il est sorti,
    On ne sait à quelle heure. "

    " Et de nous tous le plus calé
    Je dis : Satan lui-même,
    Ne sait en ce désordre extrême
    Où diable Il est allé. "

  • Ah, Curnonsky, non plus que l'aube,
    N'était bien rigolo
    Il regardait le fil de l'eau.
    C'était avant les Taube.

    Et moi j'apercevais - pourtant
    Qu'on fût loin de Cythère -
    Un objet singulier. Mystère :
    C'est un éléphant.

    Notre maison étant tout proche,
    On le prit avec nous.
    Il mettait, pour chercher des sous
    Sa trompe dans ma...

  • Satan, notre meg, a dit
    Aux rupins embrassés des rombières :
    " Icicaille est le vrai paradis
    " Dont les sources nous désaltèrent.

    " La vallace couleur du ciel
    " Y lèche le long des allées
    " Le pavot chimérique et le bel
    " Iris, et les fleurs azalées.

    " La douleur, et sa soeur l'Amour,
    " La luxure aux chemises noires
    " Y...

  • Douce plage où naquit mon âme ;
    Et toi, savane en fleurs
    Que l'Océan trempe de pleurs
    Et le soleil de flamme ;

    Douce aux ramiers, douce aux amants,
    Toi de qui la ramure
    Nous charmait d'ombre, et de murmure,
    Et de roucoulements ;

    Où j'écoute frémir encore
    Un aveu tendre et fier -
    Tandis qu'au loin riait la mer
    Sur le corail...

  • Toi qui fais rêver, ô brune
    Si pâle, de clair de lune ;
    Des heures blanches et lentes
    Où les colombes lamentent ;

    Le jour efface la lune,
    Les blondes se rient des brunes.
    Je t'ai onze jours aimée :
    L'amour, n'est-ce pas fumée ?

  • Pour une dame imaginaire
    Aux yeux couleur du temps,
    J'ai rimé longtemps, bien longtemps :
    J'en étais poitrinaire.

    Quand vint un jour où, tout à coup,
    Nous rimâmes ensemble.
    Rien que d'y penser, il me semble
    Que j'ai la corde au cou.

  • Dans le silencieux automne
    D'un jour mol et soyeux,
    Je t'écoute en fermant les yeux,
    Voisine monotone.

    Ces gammes de tes doigts hardis,
    C'était déjà des gammes
    Quand n'étaient pas encor des dames
    Mes cousines, jadis ;

    Et qu'aux toits noirs de la Rafette,
    Où grince un fer changeant,
    Les abeilles d'or et d'argent
    Mettaient l'...

  • Tout ainsi que ces pommes
    De pourpre et d'or
    Qui mûrissent aux bords
    Où fut Sodome ;

    Comme ces fruits encore
    Que Tantalus,
    Dans les sombres palus,
    Crache, et dévore ;

    Mon coeur, si doux à prendre
    Entre tes mains,
    Ouvre-le, ce n'est rien.
    Qu'un peu de cendre.

  • Sur la banquette en moleskine
    Du sombre corridor,
    Aux flonflons d'Offenbach s'endort
    Une blanche Arlequine.

    ... Zo' qui saute entre deux MMrs,
    Nul falzar ne dérobe
    Le double trésor sous sa robe
    Qu'ont mûri d'autres cieux.

    On soupe... on sort... Bauby pérore...
    Dans ton regard couvert,
    Faustine, rit un matin vert...
    ... Amour,...