• — Sonnet, que me veux-tu ? — Je chante les saisons !
    Le Printemps en sa fleur est l’amoureux poëte
    Qui souffle dans les luths de la forêt muette,
    Depuis les chênes verts jusqu’aux neigeux buissons.

    L’Été, c’est un penseur à tous les horizons :
    Le matin il s’éveille aux...

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    À Coquelin Cadet.

                                I

    Au printemps, c’est dans les bois nus
    Qu’un jour nous nous sommes connus.

    Les bourgeons poussaient, vapeur verte.
    L’amour fut une découverte.

    Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
    De rêveurs nous devînmes gais.

    Sous la glycine et le cytise,
    Tous deux seuls, que faut...

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    Au printemps, les lis des champs filent
    Leur tunique aux chastes couleurs ;
    Les gouttes que les nuits distillent
    Le matin se changent en fleurs.
    La terre est un faisceau de tiges
    Dont l'odeur donne des vertiges
    Qui font délirer tous les sens ;
    Les brises folles, les mains pleines,
    Portent à Dieu, dans leurs haleines,...

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    When short and scant the sun-beam throws
    Upon the weary waste of snows
    A cold and profitless regard.
    WALTER SCOTT.

    Ce morne désert de neiges, où le soleil passager laisse tomber
    à regret un froid et stérile regard.

    Connaissez-vous ces bords qu’arrose la Baltique,
    Et dont les souvenirs, aimés du Barde...

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    L’ABEILLE

    Sur la ruche qui dort, Avril au doigt vermeil
    Frappe, et le jeune essaim respire à son réveil
    La fraîche odeur des sèves ;
    Il s’envole et murmure à travers les pruniers ;
    Et le même soleil, dans les cœurs printaniers,
    Fait bourdonner les rêves.

    Pars, diligente abeille, et choisis bien tes fleurs !
    A l'appel des parfums et des...

  • Avec tendre sourire en ton œil pétillant
    Qui trahissait l’entrain joyeux de la jeunesse ;
    Avec ce mouvement si vif, si sémillant
                 De l’hirondelle en sa vitesse ;
    Avec de gais accents, comme le mois de mai
    En trouve pour chanter son tant doux virelai,
    De joie auréolée, et toute scintillante
    ...

  • L'automne fait les bruits froissés

    De nos tumultueux baisers.



    Dans l'eau tombent les feuilles sèches

    Et sur ses yeux, les folles mèches.



    Voici les pèches, les raisins,

    J'aime mieux sa joue et ses seins.



    Que me fait le soir triste et rouge,

    Quand sa lèvre boudeuse bouge ?...

  • En été les lis et les roses
    Jalousaient ses tons et ses poses,

    La nuit, par l'odeur des tilleuls
    Nous nous en sommes allés seuls.

    L'odeur de son corps, sur la mousse,
    Est plus enivrante et plus douce.

    En revenant le long des blés,
    Nous étions tous deux bien troublés.

    Comme les blés que le vent frôle,
    Elle ployait sur mon...

  • Au printemps, c'est dans les bois nus
    Qu'un jour nous nous sommes connus.

    Les bourgeons poussaient vapeur verte.
    L'amour fut une découverte.

    Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
    De rêveurs nous devînmes gais.

    Sous la glycine et le cytise,
    Tous deux seuls, que faut-il qu'on dise ?

    Nous n'aurions rien dit, réséda,
    Sans ton...

  • C'est l'hiver. Le charbon de terre
    Flambe en ma chambre solitaire.

    La neige tombe sur les toits.
    Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids !

    Même sillage aux cheminées
    Qu'en ses tresses disséminées.

    Au bal, chacun jette, poli,
    Les mots féroces de l'oubli,

    L'eau qui chantait s'est prise en glace,
    Amour, quel ennui te...