• A sa Muse – A Diane – A la Jeune Fille de Mégare… [1]

    A SA MUSE

    Pourquoi pleurer, ma Muse, à ton premier printemps,
    Et ceindre ton beau front d’une noire tunique
    Dans des euphorbes d’or à tiges...

  •  
    Au coeur de la moisson dont s’érigent les ors
    Quand la clarté se boit, se mange et se respire,
    Je suis tes pas aux champs, et longuement j’admire
    Le faisceau de santé que dresse et meut ton corps.

    Le dur et franc...

  •  
    Vents, dénouez mes longs cheveux
    Et brûlez-en mes amoureux.

    Mouillez mes mains, fraîche rosée,
    Et qu’aussitôt mille désirs
    Se rassemblent pour les saisir
    Quand je les tends de ma croisée.

     
    ...

  •  
    Dans une ferme de la Bresse,
    Un paysan, tout guilleret,
    Sur ses genoux, avec tendresse,
    Caresse un beau petit goret.

    Passe une jeune et belle fille,
    Bientôt la voilà s’esclaffant
    Devant ce père de famille
    Qui berce un singulier enfant.

    — Jean, vous ne seriez pas plus tendre
    Si, moi, j’étais sur vos genoux,
    Lui dit-elle. Sans...

  • Les Mongols sont entrés dans les marches dalmates.
    L’air est plein d’un parfum chaleureux d’aromates
    A cause des forêts dont on a vu, trois jours,
    Les arbres résineux fumer sous les cieux lourds ;
    Et la plaine est en feu, vignes, blés & sésames,

    Car les diables mogols aiment les grandes flammes.
    Entre l’aïeul assis dans les cendres du toit
    Et les...

  • Comme parle et se tait une fille des hommes
    Comme de grands secrets sont formés par son corps
    Quel étrange plaisir, à cette heure où nous sommes
    Aussi libres de tout que les esprits des morts,

    Aussi légers, abandonnés, sûrs de nous-mêmes,
    Aussi loin de la vie aux doux yeux égarés,
    Bien sages, sans vouloir connaître qui nous aime,
    Comme de beaux...

  • Pourquoi crains-tu, fille farouche
    De me voir nue entre les fleurs ?
    Mets une rose sur ta bouche
    Et ris avec moins de rougeur.
    Ne sais-tu pas comme ta robe
    Est transparente autour de toi
    Et que d'un clair regard je vois
    Ta sveltesse qui se dérobe ?
    Triste fantôme de pudeur,
    Que n'es-tu nue avec la fleur
    D'un lis blanc dans ta...