• Fillettes, les fleurs sont écloses,
    Dansez, courons.
    Je suis ébloui par les roses
    Et par vos fronts.

    Chez les fleurs vous êtes les reines ;
    Nous le dirons
    Aux bois, aux prés, aux marjolaines,
    Aux liserons.

    Avec l'oiselle l'oiseau cause,
    Et s'interrompt
    Pour la quereller d'un bec rose,
    Aux baisers prompt.

    Donnez...

  • Les enfants lisent, troupe blonde ;
    Ils épellent, je les entends ;
    Et le maître d'école gronde
    Dans la lumière du printemps.

    J'aperçois l'école entrouverte ;
    Et je rôde au bord des marais ;
    Toute la grande saison verte
    Frissonne au loin dans les forêts.

    Tout rit, tout chante ; c'est la fête
    De l'infini que nous voyons ;
    La...

  • Je prendrai par la main les deux petits enfants ;
    J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons,
    Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches
    Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches ;
    Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur
    Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur.
    Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent...

  • Regardez : les enfants se sont assis en rond.
    Leur mère est à côté, leur mère au jeune front
    Qu'on prend pour une soeur aînée ;
    Inquiète, au milieu de leurs jeux ingénus,
    De sentir s'agiter leurs chiffres inconnus
    Dans l'urne de la destinée.

    Près d'elle naît leur rire et finissent leurs pleurs.
    Et son coeur est si pur et si pareil aux leurs,
    Et sa...

  • Laissez. - Tous ces enfants sont bien là. - Qui vous dit
    Que la bulle d'azur que mon souffle agrandit
    A leur souffle indiscret s'écroule ?
    Qui vous dit que leurs voix, leurs pas, leurs jeux, leurs cris,
    Effarouchent la muse et chassent les péris ? ... -
    Venez, enfants, venez en foule !

    Venez autour de moi. Riez, chantez, courez !
    Votre oeil me jettera...

  • Prenez garde à ce petit être ;
    Il est bien grand, il contient Dieu.
    Les enfants sont, avant de naître,
    Des lumières dans le ciel bleu.

    Dieu nous les offre en sa largesse ;
    Ils viennent ; Dieu nous en fait don ;
    Dans leur rire il met sa sagesse
    Et dans leur baiser son pardon.

    Leur douce clarté nous effleure.
    Hélas, le bonheur est...

  • Grand bal sous le tamarin.
    On danse et l'on tambourine.
    Tout bas parlent, sans chagrin,
    Mathurin à Mathurine,
    Mathurine à Mathurin.

    C'est le soir, quel joyeux train !
    Chantons à pleine poitrine
    Au bal plutôt qu'au lutrin.
    Mathurin a Mathurine,
    Mathurine a Mathurin.

    Découpe comme au burin,
    L'arbre, au bord de l'eau marine,
    ...

  • Benedicite omnia opera domini domino

    [...]
    Benedicite coeli domino

    Cieux, épouvantables machines
    D'azur en voûte suspendu
    Où Dieu de son bras étendu
    A fait voir ses forces divines ;
    Tabernacles étincelants,
    Trônes assurés et roulants,
    Cercles de la terre et de l'onde,
    Corps d'airain massifs et dispos,
    Bénissez l'...

  • " Beaux enfants, vous perdrez la plus
    Belle rose de vo chapeau ;
    Mes clercs près prenant comme glus,
    Se vous allez à Montpipeau
    Ou à Ruel, gardez la peau :
    Car, pour s'ébattre en ces deux lieux,
    Cuidant que vausît le rappeau,
    Le perdit Colin de Cayeux.

    " Ce n'est pas un jeu de trois mailles,
    Où va corps, et peut-être l'âme.
    Qui perd, rien...

  • Niobé, tes enfants jadis furent heureux
    D'avoir été changés en rochers et en pierre,
    Avant que la beauté qui me livre la guerre
    Eût fait voir en naissant des effets amoureux.

    Car, depuis que ses yeux, ces astres rigoureux,
    Eurent de feux, d'attraits, rempli l'air et la terre,
    Il n'est rien de vivant que son regard n'enferre
    Et ne fasse mourir...