(extrait)
... Ne crains plus d'exister ! L'avenir, c'est l'enfance !
Le plus vieux souvenir, la plus jeune espérance,
Sont deux frères jumeaux, aux pas silencieux,
Qui se mirent dans l'âme en marchant dam les cieux.
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Mon enfance captive a vécu dans des pierres,
Dans la ville où sans fin, vomissant le charbon,
L?usine en feu dévore un peuple moribond.
Et pour voir des jardins je fermais les paupières...
J?ai grandi ; j?ai rêvé d?orient, de lumières,
De rivages de fleurs où l?air tiède sent bon,
De cités aux noms d?or, et, seigneur vagabond,
De pavés florentins où... -
Par les jardins anciens foulant la paix des cistes,
Nous revenons errer, comme deux spectres tristes,
Au seuil immaculé de la Villa d'antan.
Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les râles
De sa joie il expire. Et vois comme pourtant
Il se dresse sublime en ses robes spectrales.
Ici sondons nos coeurs pavés de désespoirs.
Sous les arbres cambrant... -
Qu'ils étaient doux ces jours de mon enfance
Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin,
je coulai ma douce existence,
Sans songer au lendemain.
Que me servait que tant de connaissances
A mon esprit vinssent donner l'essor,
On n'a pas besoin des sciences,
Lorsque l'on vit dans l'âge d'or !
Mon coeur encore tendre et novice,
Ne connaissait pas...
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