• Le jeune philosophe et la vieille portière
    Aiment le chat câlin, pudibond et méchant
    Qui vers le pot au lait, tout en se pourléchant,
    Descend à pas comptés le long de sa gouttière.

    Les plus doux oreillers lui servent de litière,
    Fourré, poltron, gourmand grassouillet, pleurnichant,
    L’animal paresseux fait gros dos en marchant
    Et patte de velours...

  • Deux chats qui descendaient du fameux Rodilard,
    et dignes tous les deux de leur noble origine,
    Différaient d'embonpoint. L'un était gras à lard;
          C'était l'aîné: sous son hermine,
          D'un chanoine il avait la mine,
    Tant il était dodu, potelé, frais et beau.
          Le cadet n'avait que la peau
          Collée à sa tranchante échine.
    Cependant...

  • Les amoureux fervents et les savants austères
    Aiment également, dans leur mûre saison,
    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

    Amis de la science et de la volupté
    Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
    L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
    S'ils pouvaient au...

  • Les chats trempent leur langue rose
    Au bord des soucoupes de lait ;
    Les yeux fixés sur le soufflet,
    Le chien bâille en songeant, morose.

    Et tandis qu'il songe et repose
    Près de la flamme au chaud reflet,
    Les chats trempent leur langue rose
    Au bord des soucoupes de lait.

    Dans le salon, seul le feu glose ;
    Mère-grand dit son...