Le mystère des nuits exalte les coeurs chastes !
Ils y sentent s'ouvrir comme un embrassement
Qui, dans l'éternité de ses caresses vastes,
Comble tous les désirs, dompte chaque tourment.
Le parfum de la nuit enivre le coeur tendre !
La fleur qu'on ne voit pas a des baumes plus forts...
Tout sens est confondu : l'odorat croit entendre !
Aux...
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Au myosotis bleu qui mire dans les sources
Ses constellations de fleurettes d'azur,
Il emprunte la voix cristalline des courses
Que font sur les cailloux les ondes au coeur pur.
Aux pruniers il a pris leur âme japonaise,
Aux hortensias bleus leur pâle étrangeté ;
Aux tulipes leur pourpre, aux tournesols leur braise ;
Aux iris leur tristesse ; aux... -
Le plus pur des Bourbons est un orphelin blême.
Tendre Dauphin broyé, l'Enfant Louis Dix-Sept
Humanise en ses traits l'Enfant de Nazareth,
Fils de dieux et de rois qu'adopte Dieu lui-même !
Des épines, au front, lui font un diadème ;
Le miracle embaumé de sainte Élisabeth
En ses bras torturés a rejailli plus net ;
Les lis de son manteau lui... -
Sous les villosités violettes des tartres
Les blancs Olympiens ont pris des tons caducs.
Et, des arbres sans sève, et des plantes sans sucs
L'automne qui descend les vêt comme de martres.
L'ombre et la vétusté les rouillent de leurs dartres,
Ces dieux à qui les rois voulaient des airs de ducs ;
Et le soleil mourant qui fuse sur les stucs
Y verse... -
Les étoiles des lys ont éclairé la plaine...
Les pétales de l'astre ont éclos dans la nuit ;
De constellations de fleurs la route est pleine,
Et de moissons de feux la voûte brille et luit.
Les anges ont baissé leurs yeux sur les prairies,
Les hommes ont levé leurs yeux vers les azurs ;
Et l'échange s'est vu des blanches confréries
De l'étoile... -
... Les Morts aimés sont les hôtes aux mains discrètes
Qui demandent leur pain quotidien, sans bruit,
Ils ne viennent jamais nous troubler dans nos fêtes,
Mais veulent partager l'angoisse de nos nuits. [...] -
[...] L'eau sortant des canaux s'égaye en ces prés verts,
Comme marche un captif déchargé de ses fers.
Elle était dans sa gêne et morne et languissante :
Libre elle est babillarde, active et bondissante.
Elle aime mieux, folâtre et toujours serpentant,
Par ces chemins tortus courir en s'ébattant ;
Elle aime mieux baiser et ces fleurs et ces herbes
Qu'un... -
Que les jours sont charmants, quand les volantes nues
Étendent sur nos chefs leurs ombres continues,
Et cachant du soleil la trop grande splendeur,
Tempèrent sa lumière et domptent son ardeur !
Sans attendre du soir l'heure moins éclairée,
Je puis abandonner la demeure dorée ;
Et dans un air plus libre, un lieu moins fréquenté
Peut donner aux pensers... -
Que j'aime la nuit fraîche et ses lumières sombres,
Lorsque l'astre des mois en adoucit les ombres !
Que ce palais pompeux me parait bien plus beau
Quand il n'est éclairé que du second flambeau,
Dont la douce clarté d'autres grâces apporte,
Réchauffant les reliefs par une ombre plus forte.
Sous la corniche aiguë, une longue noirceur
Sur le mur qui la... -
Plus charmante qu'Omphale et plus que Déjanire,
Philis en se jouant pirouette un fuseau,
Mais un fuseau d'ébène, aussi riche que beau,
Mais d'un air si galant qu'on ne le saurait dire.
Il tourne, il se grossit ; de celui qu'elle tire
Il descend ; il remonte et descend de nouveau,
Et de ses doigts d'albâtre elle trempe dans l'eau
Cet invisible fil...