Le temps efface tout comme effacent les vagues
Les travaux des enfants sur le sable aplani
Nous oublierons ces mots si précis et si vagues
Derrière qui chacun nous sentions l'infini.
Le temps efface tout il n'éteint pas les yeux
Qu'ils soient d'opale ou d'étoile ou d'eau claire
Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire
Ils brûleront pour nous d...
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Souvent, le front posé sur tes genoux, je pleure,
Plus faible que ton coeur amoureux, faible femme,
Et ma main qui frémit en recevant tes larmes
Se dérobe aux baisers de feu dont tu l'effleures.
" Mais, dis-tu, cher petit enfant, tu m'inquiètes ;
J'ai peur obscurément de cette peine étrange :
Quel incurable rêve ignoré des amantes
L'Infini met-il... -
Au point du jour, souvent en sursaut, je me lève,
Éveillé par l'aurore, ou par la fin d'un rêve,
Ou par un doux oiseau qui chante, ou par le vent.
Et vite je me mets au travail, même avant
Les pauvres ouvriers qui près de moi demeurent.
La nuit s'en va. Parmi les étoiles qui meurent
Souvent ma rêverie errante fait un choix.
Je travaille debout,... -
Songeant la nuit, bien souvent je pense être
Auprès de toi couché certainement,
Et les beautés qu'en toi le ciel fit naître
Tâter, baiser, embrasser nuëment.
Comme un plaisir acquis en un moment
Passe, léger, et se voit disparaître,
Mon songe ainsi s'enfuit soudainement,
Me laissant seul et non toutefois maître,
Car à l'instant les... -
Souvent au-devant de nous
l'âme-oiseau s'élance ;
c'est un ciel plus doux
qui déjà la balance,
pendant que nous marchons
sous des nuées épaisses.
Tout en peinant, profitons
de son ardente adresse. -
Fenêtre, qu'on cherche souvent
pour ajouter à la chambre comptée
tous les grands nombres indomptés
que la nuit va multipliant.
Fenêtre, où autrefois était assise
celle qui, en guise de tendresse,
faisait un lent travail qui baisse
et immobilise ...
Fenêtre, dont une image bue
dans la claire carafe germe.
Boucle qui ferme... -
Souvent le malheureux songe à quitter la vie ;
L'espérance crédule à vivre le convie.
Le soldat sous la tente espère, avec la paix,
Le repos, les chansons, les danses, les banquets.
Gémissant sur le soc, le laboureur d'avance
Voit ses guérets chargés d'une heureuse abondance.
Moi, l'espérance amie est bien loin de mon coeur.
Tout se couvre à mes yeux d'...