Tout est ravi quand vient le Jour
Dans les cieux flamboyants d’aurore.
Sur la terre en fleur qu’il décore
La joie immense est de retour.

Les feuillages au pur contour
Ont un bruissement sonore ;
Tout est ravi quand vient le Jour
Dans les cieux...

Lorsque s’éveille le Matin
Au Luxembourg encor désert,
En chantant dans le gazon vert,
Les oiselets font leur festin.

Les feuilles sont comme un satin
Des larmes de la nuit couvert,
Lorsque s’éveille le Matin
Au Luxembourg encor désert.

Le...

Je vais voir, quand il est Midi,
Les estampes du quai Voltaire,
Fragonard qui ne peut se taire,
Et Boucher toujours étourdi.

Debucourt est fort applaudi,
Boilly plaît au célibataire ;
Je vais voir, quand il est Midi,
Les estampes du quai Voltaire.

...

Comme il fut triste et beau le destin de Moïse !
Pour lui, Dieu fut terrible et les hommes ingrats,
Et sans se plaindre un jour sa douleur s’est soumise ;
Et jamais vers le ciel il n’a tendu les bras,

Lui qui sans récompense a servi d’entremise
Entre la foudre en...

Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent ;
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.

Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas...

On cause, chez Victor Hugo,
Sans redouter nul pianiste.
Tout flûtiste ou violoniste
Est reçu là comme Iago.

Vînt-il de Siam ou du Congo,
Pas d’accueil pour le symphoniste ;
On cause, chez Victor Hugo,
Sans redouter nul pianiste.

A d’autres La...

Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d’or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.

J’aime la folle cruauté
Des chimères qu’on apprivoise :
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.

Là,...

Dans la pourpre de ce vieux Vin
Une étincelle d’or éclate ;
Un rayon de flamme écarlate
Brille en son flot sombre et divin.

Comme dans l’œil d’un vieux Sylvain
Qu’une Nymphe caresse et flatte,
Dans la pourpre de ce vieux Vin
Une étincelle d’or éclate....

Errant dans le désert le Bédouin seul est libre ;
L’immensité lui forme un abri triomphant.
Du fauve qui surgit et du kemsin qui vibre
Le formidable effroi l’entoure et le défend.

Là, le Turc fatidique a perdu l’équilibre
En trouvant contre lui la brute et l’...

Poet: Louise Colet

Deux épis se montraient naguère
L’un près de l’autre au champ jauni ;
L’un se tenait droit comme un I,
Sa charge étant assez légère ;
L’autre paraissait accablé,
Tant il portait de grains de blé.
Heureux les pauvres que nous sommes !
Les trésors du monde...

Poet: Marc Monnier