Errant dans le désert le Bédouin seul est libre ;
L’immensité lui forme un abri triomphant.
Du fauve qui surgit et du kemsin qui vibre
Le formidable effroi l’entoure et le défend.
Là, le Turc fatidique a perdu l’équilibre
En trouvant contre lui la brute et l’élément,
Tandis qu’à leur contact roidissant chaque fibre,
Le Bédouin a conquis son affranchissement.
Il dompte le chacal, et quand le kemsin passe
Contre terre il se couche il y colle sa face
Et se relève après affermi, souriant.
Puis son cheval l’emporte à l’oasis lointaine
Où sa tente est dressée au bord d’une fontaine,
Il dort… Et dans un songe il est roi d’Orient.