I

Qui de nous, jeune encore et naïf, n’a connu
L’inexplicable émoi d’un amour ingénu
Qui s’éveille au milieu d’un riant paysage ?
Je le revois toujours le pâle et doux visage
De celle qui m’aima d’un amour si profond.
Nous n’avions que vingt ans...

Avec tendre sourire en ton œil pétillant
Qui trahissait l’entrain joyeux de la jeunesse ;
Avec ce mouvement si vif, si sémillant
             De l’hirondelle en sa vitesse ;
Avec de gais accents, comme le mois de mai
En...

Poet: John Wilson

 
Seulement !...

Si mon cœur faisait ses mémoires
Je crois que j’y mettrais ceci :
« Elle avait des dentelles noires
« Avec un jupon cramoisi. »

C’était ravissant ! — Les donzelles
De ce soir et de ce salon,
Se...

 
I

Nous sommes dans l’amour comme sur un navire
Qui prend le large et va vers un port incertain ;
Le ciel est bleu, les flots ont des plis de satin
Sur le corps de la mer géante qui s’étire.

Les passagers d’amour penchés sur les haubans,
Tandis qu’un...

 
I

Viola, ton sourire et tes yeux caressants
Où le ciel curieux et ravi se reflète ;
Ton sourire et tes yeux, ma fraîche violette,
Chantent l’inaltérable amour que je pressens.

O toi que j’entrevis à peine, ton sourire
Me parle de tendresse et d’...

 
Je veux que l’Amour entre comme un ami dans notre maison,
Disais-tu, bien-aimée, ce soir rouge d’automne
Où dans leur cage d’osier les tourterelles monotones
Râlaient, palpitant en soudaine pâmoison.

L’Amour entrera toujours comme un ami dans notre maison,
...

Vous m’avez demandé quelques vers sur « Amour ».
Ce mien livre, d’émoi cruel et de détresse,
Déjà loin dans mon Œuvre étrange qui se presse
Et dévale, flot plus amer de jour en jour.
 
Qu’en dire, sinon : « Poor Yorick ! » ou mieux « poor
Lelian ! » et pauvre...

Je reconnois en elle mon courage
Car le sien mesme estre le mien je croy.
J'y reconnois de Nature la loy,
Qui de nous deux n'ha fait qu'un mesme ouvrage.

Je reconnois encores d'avantage :
Je suis en elle, et je la sens en moy.
Pour le moins donq aux signes...

Chacun peut bien de cette autre Diane
La beauté voir jointe à la chasteté
Mais je suis seul qui voy la Sainteté
Du clair esprit par le corps diaphane :

Par ce corps là, non pas corps, mais le fane
D'une nouvelle et haute deité,
Fane, lequel (impie...

Ce grand Amour qui au beau de ma dame,
De mon esprit les yeux va conduisant,
Est un Soleil, chauld, clair et reluisant
C'est proprement le Soleil de mon ame,

Ce beau Soleil de sa tresclaire flamme,
Me fait tout voir un univers plaisant :
Mais de son feu...