A nos flancs s’est usé l’éperon homicide,
Qui, sanglant, résonnait sur le talon royal ;
Le coursier populaire a, d’un pied régicide,
Écrasé le bandeau sur le front déloyal ;
Brisant de son poitrail la caduque barrière
Qu’en vain l’épée esclave essaya d’étayer ;
Mais, libre, à peine entré dans la libre carrière,
Que déjà sur ses reins pèse un...
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TU sais la volupté qui prête au corps une âme,
L’ivresse du plaisir qui berce en exaltant ;
Tu distilles sur moi ce charme de la femme,
Qui dans la chair prend source et jusqu’à Dieu s’étend.Ton profil noble et doux, tes limpides prunelles
Éveillent des pensers d’héroïsme et de bien,
Ton corps, dans tout l’éclat des formes éternelles,
Serait... -
La seule chose que j’envie,
C’est de sentir autour de moi
Frémir l’insulte de la vie
Pour en tirer un peu d’émoi.Salut donc, printemps dont le livre
M’offre un martyrologe sûr,
Salut, cher bourreau qui me livre
Au vaste dédain de l’azur.Partout, en poses langoureuses,
M’environne l’injure en fleur,
Les petites feuilles heureuses... -
Le soleil s’est levé du milieu des collines
Comme le premier-né divin des nuits d’été,
Déchirant, dans un vol de flammes emporté,
Du matin frissonnant les frêles mousselines.Les champs, l’eau, les forêts graves & sibyllines,
La terre jusqu’au ciel tressaille de clarté.
Le chœur universel des bêtes a chanté,
Voix dans l’air, voix des bois,... -
Comme une vierge au front vermeil
Dans le jardin des cieux venue,
L’Aube, ayant vaincu le sommeil,
Cueille les fruits d’or de la nue.Dans l’azur, immense verger
Des constellations fécondes,
Elle passe d’un pas léger,
Laissant flotter ses tresses blondes.Et les étoiles, tour à tour,
Aux plis de sa robe jetées,
Tombent, célestes... -
Si tu m’appartenais (faisons ce rêve étrange !),
Je voudrais avant toi m’éveiller le matin
Pour m’accouder longtemps près de ton sommeil d’ange,
Egal et murmurant comme un ruisseau lointain.J’irais à pas discrets cueillir de l’églantine,
Et, patient, rempli d’un silence joyeux,
J’entr’ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,
Pour y... -
Le Jeune Homme divin, nourrisson de Délos,
Dans sa khlamyde d’or quitte l’azur des flots ;
De leurs baisers d’argent son épaule étincelle
Et sur ses pieds légers l’onde amère ruisselle.
À l’essieu plein de force il attache soudain
La roue à... -
Le Jeune homme divin, nourrisson de Délos,
Dans sa khlamyde d’or quitte l’azur des flots ;
De leurs baisers d’argent son épaule étincelle,
Et sur ses pieds légers l’onde amère ruisselle.À l’essieu plein de force il attache soudain
La roue à jantes d’or, à sept rayons d’airain.
Les moyeux sont d’argent aussi bien que le ... -
I
Ma vieille tante Gribiche,
En fermant les yeux,
Ne laissa, n'étant pas riche,
Rien de précieux.
Hier on fit le partage
Du pauvre butin,
Et j'eus pour tout héritage
Son réveil-matin.II
Or, cette samaritaine
Vient mal à propos :
Il faut à ma soixantaine
Beaucoup de repos.
Pour que le sommeil m'abrège
... -
Rien au réveil que vous n'ayez
Envisagé de quelque moue
Pire si le rire secoue
Votre aile sur les oreillers
Indifféremment sommeillez
Sans crainte qu'une haleine avoue
Rien au réveil que vous n'ayez
Envisagé de quelque moue
Tous les rêves émerveillés
Quand cette beauté les déjoue
Ne produisent fleur sur la joue
Dans l'oeil...