Stances
Quand tu me vois baiser tes bras,
Que tu poses nus sur tes draps,
Bien plus blancs que le linge même,
Quand tu sens ma brûlante main
Se pourmener dessus ton sein,
Tu sens bien, Cloris, que je t'aime.
Comme un dévot devers les cieux,
Mes yeux tournés devers tes yeux,
A genoux auprès de ta couche,
Pressé de mille ardents...
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Quand doi-je quitter les rochers
Du petit Desert qui me cache,
Pour aller revoir les clochers
De Saint Pol, et de Saint Eustache ?
Paris est sans comparaison ;
Il n'est plaisir dont il n'abonde ;
Chacun y trouve sa maison.
C'est le païs de tout le monde.
Apollon, faut-il que Maynard
Avec les secrets de ton art
Meure en une... -
Quand Philis chaque jour inventait quelque outrage
Pour troubler mes désirs et mon contentement,
Il semblait qu'à l'envi d'un si rude tourment
Mon amour augmentait sa fureur et sa rage.
Maintenant que le ciel a calmé cet orage,
Qu'elle brûle pour moi d'un vif embrasement,
Les visibles ardeurs de son feu véhément,
Au lieu de m'enflammer, me glacent le... -
Quand nature forma d'un art industrieus
Cette beauté divine à nulle autre seconde,
Elle prit dans des feux qui font tousjours la ronde
Par le cercle estoilé, pour en faire ses yeux.
Elle mit le croissant sur son front gracieus,
Elle emprunta les rais du grand flambeau du monde,
Afin d'en colorer sa belle tresse blonde :
Bref, elle butina tout le... -
Quand je vous dis que vos yeux m'ont bruslé,
Vous faites l'offencée ;
Quand je vous cache ma pensée,
Vous m'appellez dissimulé !
Helas ! que dois-je faire ?
Si je parle, vous vous faschez,
Et si je me veux taire,
Vous me le reprochez.
Si vous traittez d'une esgale rigueur
Ma plainte et mon silence,
Belle Philis, tout vous offence,... -
Sonnet
Vous faites voir des os quand vous riez, Heleine,
Dont les uns sont entiers et ne sont gueres blancs ;
Les autres, des fragmens noirs comme de l'ebene
Et tous, entiers ou non, cariez et tremblans.
Comme dans la gencive ils ne tiennent qu'à peine
Et que vous esclattez à vous rompre les flancs,
Non seulement la toux, mais vostre seule... -
Quand je la vois briller sous un voile funeste,
Comme une autre Diane, au milieu de la nuit,
Quelle est mon aventure ? à quoi suis-je réduit ?
Je demeure confus, sans parole, et sans geste.
Vous à qui sa rigueur jamais rien ne conteste,
Vous en qui ma pensée et ma flamme reluit,
Allez, regards, soupirs, où l'Amour vous conduit :
Votre douce... -
Quand Iris aux beaux yeux,
Paroist en quelques lieux,
Il n'est coeur qui ne tremble,
C'est l'honneur de la Cour,
C'est la gloire d'Amour,
Et les Vertus ensemble.
On ne peut pas si-tost,
Bien louër comme il faut,
De la grande Duchesse
La grace et la bonté ;
Sa moindre qualité
Est celle de Princesse.
Quand des bords...