• Il faudrait, pour quitter la ville, un vieux bateau,
    Suivant l’eau lentement, sans voiles et sans rames ;
    Sur des nuages blancs, aussi blancs que des femmes,
    Le ciel d’été, l’azur étendrait son manteau.

    Serré dans le granit comme dans un étau,
    Le fleuve mord ses bords et glisse en courtes lames ;
    Et la ville aux toits bleus tout pailletés de flammes
    ...


  • ...

  • La calomnie immonde et qu’on jette en courant
    Et dont on nous lapide,
    Traverse, sans troubler son calme transparent,
    Le flot d’un cœur limpide.

    Vile, engloutie au fond de l’âme, loin du jour,
    Stagnante, elle s’efface,
    Et la candeur, la paix, l’espérance et l’amour
    Restent à la surface.

    Et les rêves sereins, la foi qui nous sourit,
    La...

  • Il faudrait, pour quitter la ville, un vieux bateau,
    Suivant l’eau lentement, sans voiles & sans rames.
    Sur des nuages blancs aussi blancs que des femmes,
    Le ciel d’été, l’azur étendrait son manteau.

    Serré dans le granit comme dans un étau,
    Le fleuve mord ses bords & glisse en courtes lames ;
    Et la ville aux toits bleus tout pailletés de flammes...

  • Arrête un peu, mon Coeur, où vas-tu si courant ?
    - Je vais trouver les yeux qui sain me peuvent rendre.
    - Je te prie, attends-moi. - Je ne te puis attendre,
    Je suis pressé du feu qui me va dévorant.

    - Il faut bien, ô mon coeur ! que tu sois ignorant,
    De ne pouvoir encor ta misère comprendre :
    Ces yeux d'un seul regard te réduiront en cendre :
    Ce sont...

  • J'ai longtemps voyagé, courant toujours fortune
    Sur une mer de pleurs, à l'abandon des flots
    De mille ardents soupirs et de mille sanglots,
    Demeurant quinze mois sans voir soleil ni lune.

    Je réclamais en vain la faveur de Neptune
    Et des astres jumeaux, sourds à tous mes propos,
    Car les vents dépités, combattant sans repos,
    Avaient juré ma mort...

  • De ta lèvre mignarde un fin sucre courant,
    De ta doucette voix la délicate joie,
    Entre l'or et châtain ta tresse qui ondoie,
    De ta tendrette main le chatouiller errant,

    Du vent quand tu aspire un parfum odorant,
    Autour de tes deux yeux Cupidon qui tournoie,
    Et cet enfant divin que le ciel clair t'envoie
    Pour être conducteur de tout le demeurant,...