• Henriette, Henriette, hélas ! combien de femmes
    Ont conçu, comme toi, la sainte ambition
    De rendre une âme belle à l’égal de leurs âmes,
    Et meurent, comme toi, de leur déception !

    Oh ! combien, comme toi, pauvre ange au noble rêve !
    S’ensanglantent les pieds, se déchirent les mains
    À vouloir soutenir une lutte sans trêve,
    Et consument leur vie en...

  • Des perles encor mouillent son bras blanc.
    Couchée en un lit de joncs verts & d’herbes,
    Le sein ombragé d’un rameau tremblant,
    Au bruissement des chênes superbes,
    Aux molles rumeurs des halliers épais,
    Non loin de la source elle rêve en paix.
    Tandis qu’au rebord des souples lianes,
    Sur son reflet nu se figent pâmés
    Les flots du bassin, lèvres...

  • Quand j’aperçus tes yeux pour la première fois,
    Non, je n’aperçus pas une chose charnelle ;
    Et de toi j’attendis cette paix éternelle
    Qui semble un but sacré que dans l’azur je vois.

    De la beauté d’un jour mon âme fuit les lois,
    Vers le libre zénith montant à grands coups d’aile,
    Et, pour mieux embrasser la forme universelle,
    Suit le rhythme infini...

  • Toi qui vis au dedans d’une chair vulnérable,
    En butte à l’ennemi que tu veux protéger,
    Ô pauvre âme, pourquoi rechercher le danger
    Et te rendre toi-même abjecte & misérable ?

    Ayant avec la vie un bail si peu durable,
    Pourquoi parer un corps qui n’est qu’un étranger ?
    De riches ornements à quoi bon surcharger
    Ta fragile demeure assise sur le sable...